Assiette de tapas

Voyez-vous, chers lecteurs, la provinciale, pour peu qu'elle aie soif de nouveautés et d'actualités, se trouve un peu à l'écart du "buzz". Grâce à ses journaux (Provinciale, certes, mais abonnée à ELLE) (Pour les pages littéraires bien évidemment, what else !) (Comment ? Fonelle, qui est-ce ?!!!). Or donc, la provinciale, qui bénéficie quand même du haut débit (Depuis peu de temps, soyons honnêtes), se documente sur la société, la culture, la vie, la coiffure sur les sites d'actu.

Et elle y découvre des choses bien étranges et bien intéressaantes.

- Certains sites font un top ten des livres les plus déprimants de l'année. La provinciale de base est bien heureuse de n'avoir lu aucun de ces livres déprimants. En cas de baisse de moral, elle s'administre une dose de Nicole de Buron ou d'Elizabeth Peters, une giclée jubilatoire de Bronzés (Oui, la provinciale a des enfants et préfére leur éviter le choc de la révélation sur la vraie nature du Père Noël), ou encore une poussée d'adrénaline à Mach 2 avec Tom Cruise du temps où il était encore fréquentable. (Un jour, je vous ferai la liste de toutes les daubes qu je suis capable de regarder, la liste sera longue)

- Comme la provinciale veut briller à la machine à café, elle est capable de lire des informations dont elle se contrefiche gravement, et de découvrir ainsi tout esbaubie que Patrick Bruel (Oui, l'homme à la bouée) va jouer le père de Michel Drucker (Oui, l'homme au canapé). Par la même occasion, elle apprend, que la chose reliée avec des feuilles produite par ledit canap'man (Je me refuse à utiliser le beau mot de"livre" pour cet objet) a donc eu du succès.

-Elle en profite pour tout lire sur des films ou de toute façon, personne ne voudra l'accompagner. Et pourtant, elle en bave d'envie, juste parce que certains critiques font référence en parlant d'Australia à GWTW.

- La provinciale "monte" parfois à Paris, oui, oui. A noter d'ailleurs que ce vocable est toujours utilisé, même si la provinciale, qui vit dans des régions septentrionales, comme elle vous l'a avoué un jour, techniquement, descend (faire les soldes ou acheter des cadeaux de Noël en général) sur Paris. Lors de sa dernière expédition, elle a récolté un PV et médite actuellement sur la possibilité d'imiter ce citoyen britannique, ayant payé son amende sur du papier en rouleaux utilisé en ces lieux où l'on aime avoir de l'aisance. Elle craint cependant que cette initiative ne soit mal perçue par les autorités fiscales et policières.

- Finalement, elle se demande si elle ne préferera pas, l'année prochaine, traverser le Channel, malgré les dangers occasionnés par les singes péteurs. Ceci dit, j'ai toujours pensé qu'il fallait se méfier des choux de Bruxelles. D'ailleurs, je préfére les frites ! Avec un potjevleesh. Et une bière.

- Après ses errements gastronomiques nuisibles à sa ligne (Requiescat in pace), la provinciale se dit que tout de même c'est bientôt Noël (Oui, je sais, c'est un scoop, vous êtes tout émus), et, à côté de son sapin qui clignote de toutes ses guirlandes (J'ai d'ailleurs un aveu à vous faire, j'aime les sapins de Noël bien kitsch ;-)), elle redevient cette douce personne soucieuse de douceur, d'esprit chrétien et de générosité. Néanmoins, quand elle voit qu'on essaie de privatiser cette fête de l'amour et du partage (Ben quoi, on peut rêver), les bras lui tombent de lire ceci, quoiqu'elle soit rassurée par la conclusion de l'article.

Joyeux Noël, donc !

Culture gréco-latine

Maintenant que je vous ai révélé que je ne regardais ni Les experts ni FBI et que je m'endormais même devant Desparate Housewives, il faut que je vous fasse un aveu, qui va définitivement me griller avant même d'avoir recommencé un blog sur de bonnes bases !


Or donc, je suis passionnée de mythologie grecque et de son avatar romain, j'aime les livres bien épais sur Alexandre le Grand ou César, j'ai lu l'Illiade et l'Odyssée à un âge très tendre, j'ai visité la Grèce en pleurant devant chaque monument. J'ai rêvé d'être Hélène de Troie ou Andromaque. (Plutôt Andromaque d'ailleurs, vous verrez, j'ai de bonnes raisons).

Vous avez donc bien devant vous une personne éprise de beauté et d'absolu, qui bien évidement passe son temps à fureter dans des sites à haute teneur culturelle, afin de s'enrichir intellectuellement tout en expérimentant des émotions artistiques de haute spiritualité. Bien.

C'est donc tout naturellement, de manière quasi-innée, oserai-je affirmer, que je suis allée me documenter , oui oui, au Louvre !!


Et j'y ai vu de très belles pierres.





Oui, mais ce n'est que de la pierre, me direz-vous...


Dans un but uniquement intellectuel et culturel, vous vous en doutez, je me suis donc intéressée à l'évolution des représentations de cette période que nous pouvions trouver de nos jours, à travers le 7ème art.


Je peux ainsi vous proposer une vision 2ème moitié du XXème siècle :



Spartacus au slip kangourou


Ou alors une version moderne, début du XXI ème siècle






Achille, le Demi-Dieu (Arghhh)




Hector, le héros (Arghhhh bis)

(Alors, on comprend mieux pour Andromaque ?)


Ou encore


Colin, le légionnaire aux pecs intégrés à l'armure !!


Ou enfin


Russell, le gladiateur


Mon côté pudique me contraint à n'évoquer qu'avec retenue les dérives du péplum (Maciste etc.), mais je ne saurais passer sous silence un chef d'oeuvre du cinéma d'auteur, injustement méconnu, mais qui représente à lui seul la quintessence de l'esprit gréco-romain :





LA DECADENCE ...

Oh, douce nuit !

Vous connaissez la nuit ? Si, si, ce truc noir qui sert de ciel ! Si vous n'habitez pas une trop grosse ville, vous aurez peut-être même la chance d'y apercevoir de drôles de petits points lumineux !

Des étoiles, ça s'appelle.

Et bien figurez-vous que la nuit, à la base, respirons un coup, ce genre de vieux concept, ça peut faire un choc : Et bien, la nuit, c'est fait pour dormir !

Bah, je vous sens surpris là, derrière vos écrans. Si, si, je vous assure.

Ceci dit, je ne me prends pas pour une poule. Ces temps-ci, la nuit commence à tomber approximativement à 17H. C'est tôt. Je conçois qu'on s'accorde une petite rallonge.

Mais quand même, une provinciale de base comme moi, qui travaille, qui gère 2 enfants et un homme, (Si si, le père des 2 nains susmentionnés, que voulez-vous, on est du genre sans fantaisie chez nous), et bien, le soir, quand elle s'est vautrée dans le canap', et a commencé à regarder la TV d'un oeil (L'autre est sur un livre, je ne sais pas regarder la TV sans faire autre chose en même temps) et qu'elle jette un oeil distrait sur un film, ou même une série, et bien, la provinciale, elle se pose des questions de base :

Provinciale , dans un gracieux baillement Dis donc, à quelle heure ça finit ce truc ?
Homme, subodorant la suite A 23 H 10!
Provinciale dégoûtée Ah ben c'est pas la peine que je commence à regarder alors ! Je vais me coucher.
Homme faussement navré Oh, t'es sûre, ça a l'air bien
Provinciale Au revoir ! Bisou ! (Oui, on a le dodo affecteux chez nous)
Homme zappant immédiatement sur Eurosport Buuuuut !

Et oui, la provinciale, comme chacun sait, n'est absolument pas in. Le matin, elle se lève à 6H, et à moins de 8H de sommeil, (Oui, oui, faites le calcul) elle n'est absolument pas capable de produire d'une manière satisfaite le passionnant travail administratif pour lequel son venéré employeur (Loué soit Son Nom) consent à lui verser mensuellement une somme d'argent qui bon an mal an, lui permet quand même de vivre de manière assez confortable.

Voilà pourquoi la provinciale hait, en général, les séries TV.

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi les brillants gestionnaires de cerveaux disponibles qui hantent les couloirs de nos chaines de télévision françaises, pourquoi donc nous programment-ils 3 épisodes de la même série en suivant ?

Personnellement, j'ai du mal à arriver du bout du deuxième avec les deux yeux ouverts. Et je ne vois jamais le troisième. Ce qui me complique sérieusement la tâche quand je veux voir la suite la semaine suivante.

Or donc, j'ai trouvé une solution.

Le boycott.

Pur et dur.

Je ne regarde pas les séries. Ce qui nuit sérieusement à la qualité de mes interventions à la discussion du café du matin.

Voilà pourquoi j'attends avec curiosité et un fol espoir que nos chaines publiques commencent leurs diffusions à 20H35 (Bon, je n'ai pas émis d'opinion sur le bien-fondé de la supression de la pub ni sur le mode de désignation du président de France Télévision, hein, pas de lynchage mal-t-à-propos SVP).

Oui, un fol espoir...

Peut-être un jour, je vais réussir à voir un film jusqu'au bout.

Au coeur du Périgord Noir


Fontbrune Brigitte Le Varlet. Le Livre de Poche


Chers amis, l’alimentation de ce blog reste plutôt sporadique, n‘est ce pas ?
Pour tout vous dire, j’ai entamé un rangement de tous mes livres de poche d’adolescente, et croyez-moi, c’est dangereux de ranger…

Sans doute êtes vous capables, vous, de transbahuter tous ces livres sans lire la 4ème de couv’, sans jeter un oeil distrait sur les pages intérieures, sans vous retrouver, au bout de 20 minutes perchée sur un escabeau, en train de relire un bouquin oublié.

Mais pas moi.

C’est ainsi que j’ai réouvert un livre que j’avais quasi oublié, mais que je me souvenais avoir beaucoup aimé. Il s’agit de Fontbrune, de Brigitte Le Varlet. (Rassurez-vous, je suis descendue de l'escabeau pour lire la suite).

Fontbrune nous invite à nous plonger dans la vie d’Adeline, jeune bourgeoise provinciale née sous le 1er empire. Malheureusement pour elle, la jeune fille est orpheline très jeune et n’a pas de dot. Elle pourrait se lamenter, elle pourrait dépérir et se retirer dans un couvent, mais la demoiselle n’est pas de cette trempe là.

Douée d’un appétit de vivre énorme, d’un bon sens à tout épreuve et d’un tempérament de feu, Adeline, qui n’aime pas la société et les faux-semblants contraire à sa passion de la bonne chère et de la chair saura se frayer un chemin et trouver la place qui lui convient.

Au travers de la vie de son héroïne, Brigitte Le Varlet dépeint à merveille la vie bourgeoise dans le Périgord Noir, des années 1820 à 1830. On y rencontre une société rustique et paysanne, encore proche du Moyen-âge par certains côtés, qui se heurte à la « bourgeoisie triomphante » citadine, prude et maniérée.

L'auteur(e), à l'exception notable de son héroïne, n’essaie que très rarement d’analyser les sentiments des protagonistes. Parlant à la première personne, elle nous fait partager les préjugés, la mauvaise foi et l’entêtement magnifique de son héroïne.

Pas un chef d’œuvre, mais un roman « de terroir », mais aussi un roman historique, un roman de gourmandise, un roman à lire comme on s’habille de vêtements pratiques et confortables le week-end, un roman de pur plaisir, que je vous invite à découvrir ou à relire.

Il existe une suite « Puynègre » qui est à la hauteur du 1er opus, ce qui est assez rare. Je vous invite à découvrir l'oeuvre de cet(te) auteur(e) ici. Ces deux livres n'existent plus qu'en occasion, je crois, mais si vous tombez sur eux dans une brocante ou chez un bouquiniste ou , n'hésitez pas, vous passerez un très bon moment.

Promenons-nous dans les bois....

Chers amis, avant de me lire, posez votre paletot rouge, finissez de manger votre galette, planquez la cage de votre perruche ou de votre lapin de compagnie, et si vous vous appelez Pierre, préparez-vous !!
Aujourd’hui, je vous propose de vous pencher (Ouch, pas trop près) sur un classique de la littérature enfantine…

LE LOUP !!

Le loup exerce une fascination négligeable sur les modèles les plus récents d’êtres humains depuis des générations et les contes anciens comme la production littéraire la plus récente s’en font le reflet.
Je vais donc mettre à contribution la bibliothèque oh combien éclectique d’un admirateur acharné du canis lupus de mon entourage proche pour vous soumettre une petite sélection de titres à faire lire ou à offrir.


A tout saigneur (Oui, elle était facile, celle-là) tout honneur, nous commencerons par :

Le Petit Chaperon Rouge (Nathan) un grand classique que je ne vous présenterai pas. J’ai découvert que la version "Perrault" s'arrête à la consommation de Grand-Mère et du Chaperon par le loup alors que la version "Grimm" implique le chasseur. Des détails sur ce site que je viens de découvrir... Je connais aussi une institutrice qui a dégoté une version où le loup ne meurt pas, pff, tout se perd ma bonne dame !!
Marlaguette (Editions du Père Castor, Flammarion) m’inspire une grande tendresse, dans la mesure où il s’agit d’un livre que ma Maman m’a beaucoup lu petite et qu’elle a offert avec le même succès à la génération suivante. Il nous raconte comment un loup peut mourir d’amour. Inutile de dépenser beaucoup, cette version souple de petit format est très facile et très agréable à lire.

Les Trois petits cochons (Editions du Père Castor, Flammarion) ont été un pilier de mon enfance, un succès jamais démenti, il existe mille et une versions, celle-ci de facture classique me parait remplir les attentes du jeune lecteur (Oui, c 'est plutôt le jeune écouteur, à cet âge-là)

Plouf ( Ph Corentin, Ecole des Loisirs)Voilà un des livres favoris de mon jeune public personnel. On y rencontre un loup pas très futé, comme souvent en littérature, sans doute un moyen de démystifier la Bête. J’en profite pour adresser mes hommages à l’Ecole des Loisirs dont la politique du petit format souple a beaucoup contribué à l’enrichissement des bibliothèques enfantines.

Le loup et les sept chevreaux (Nathan) ou une parfaite représentation de l'expression "Montrer patte blanche" qui pour politiquement incorrecte qu'elle puisse nous paraître devait vraisemblablement avoir comme but d'exposer aux enfants les vertus de l'obéissance. je vous avouerai que ce n'est pas ma préférée, d'ailleurs.

Mini-Loup (Philippe Matter, Hachette Jeunesse) Ah que voilà une jolie série. Nous en avons un certain nombre à la maison. Pour le ton, nous sommes à mi-chemin entre Caroline et Martine, mais version loup et moins gnangnan. Et puis, sur le site, vous pouvez aussi jouer à de mini-jeux tous mignons.

Pierre et le Loup (Folio Benjamin) J'aime autant vous prévenir que je dispose chez moi d'un fan absolu de la chose, qu'elle soit sous forme audio seule (Prokofiev, le compositeur à la mode de chez nous), sous forme DVDesque (Le dessin animé suit l'histoire à la lettre et à la note, le trait est joli. Je regrette juste qu'on essaie de nous faire croire que Pierre et le Loup sont natifs des Rocheuses) ou enfin sous forme de livre. Offrez Pierre et le Loup à un enfant, vous ne serez jamais déçu.

Le Roman de Renart ( Folio) Dans mon souvenir, j'ai dû lire la version in extenso ça vers 10 ans, passionnée par les renards que j'étais (Vi, j'ai beaucoup trop lu Robin des Bois), mais il existe des versions adaptées à de plus jeunes âges. Il y a eu des moments ou j'ai plaint le pauvre Ysengrin (C'est le loup pour ceux qui ne connaîtraient pas ce patrimoine de de la langue et de la culture française), notamment quand il perd sa queue dans la mare gelée. Bref, un incontournable pour jeunes lecteurs un peu assidus tout de même.






Et puis... et puis je clôturerai ce petit digest sur les loups par un détour vers la littérature adolescente, que bien des adultes lisent avec plaisir (Oui, moi aussi), par un loup-garou (qui finalement n'en est pas un stricto sensu, mais je ne veux pas vous embrouiller)











J'en vois déjà qui savent de qui je vais parler.











Oui, c'est lui.











Jacob.











Gloire à toi, Stephenie Meyer (Hachette Black Moon), qui a rendu les loups-garous (et les vampires) sexy !!

La Belle Cordière

Collection "Pour les Nuls " La littérature Française"


Non, vous ne rêvez pas, c'est bien moi ! En chair et en os, du moins virtuellement (Ce qui prend moins de place), qui a enfin réussi à faire du tri dans sa tête et dans son web, qui contrairement aux apparences, n'en veut à personne, quoiqu'un bon peu de spécialité dijonnaise lui soit monté au nez pendant quelque temps (La personne concernée se reconnaître, je pense) mais qui, dans un élan d'économie responsable irrépréssible, a décidé de faire un peu de recyclage de sa vie d'avant (Si vous ne la connaissez pas, je préfère vous laisser à votre bienheureuse ignorance).

J'ai toujours été portée sur la défense des droits de la femme, et même si ce n'est plus à la mode actuellement (Du moins dans ELLE, qui ne m'avait pas habituée à ça !), j'aime mettre en valeur, si j'en suis capable, une femme talentueuse et accomplie.
Aujourd'hui, donc, je reprends et amende un vieux texte à moi, dans lequel j'ouvrais une parenthèse sur une femme que j'ai découverte et lue grâce à ma magnifique acquisition "La Littérature pour les Nuls" parce que je ne connaissais que son surnom "La Belle Cordière", et sa réputation de ... chaudasse, y'a pas d'autre mot (La Paris Hilton de l'époque, quoi, mais pas avec le même QI !! Oui QI petites coquines...).
Afin de juger par soi-même, the portrait of Louise Labé


Mais le poème qui était cité, je le connaissais un peu, je le trouve magnifique et je n'ai pu résister à l'envie de recueillir votre opinion.

Juste une petite précision pour ceux qui n'auraient pas envie d'aller se balader sur ces liens : "Cordière", parce que son mari était "cordier", c'est un métier, oui, oui..

Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.

Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie

Et la traduction en français moderne :

Embrasse-moi, embrasse-moi encore et encore :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las, te plains-tu ? Viens, que j'apaise ce mal
En t'en donnant dix autres encore plus doux.
Ainsi mêlant nos baisers si heureux
Jouissons l'un de I'autre à notre aise.

Alors chacun de nous aura une double vie.
Chacun vivra en soi et en son ami.
Laisse-mo
i, Amour, imaginer quelque folie :
Je suis toujours mal, car je vis repliée sur moi,
Et je ne puis trouver de satisfaction
Sans m'évader de moi-même.


Alors, c'est pas beau, ça ?

Maintenant, si vous préferez Beyoncé ou Rihanna, on va pas en faire un drame, mais bon, shame on you !!

C'est une maison bleue...


Armistead Maupin Chroniques de San Francisco Editions 10/18

Chers amis, voici un livre que je voulais lire depuis trèèèès longtemps. Et puis, allez savoir pourquoi, à chaque fois que je l’avais en main, je le reposais. Peur d’être déçue. Oui, j’avais construit tout un imaginaire sur ce livre, que grosso modo, je voyais comme un hymne à la liberté en pays gay dans les années 70…

.. Et puis, cette petite phrase, de Caroline la ronde, m’a fait changer d’avis. Mon raisonnement, assez tordu j’en conviens, a été de me dire que si elle avait été désappointée par ce dernier opus, c’était parce que les précédents étaient formidables, et que donc, il fallait que je les lise.

J’ai donc acheté ce premier tome des chroniques de San Francisco pleine d’appréhension, et j’y ai passé la soirée (Vous aussi, vous aimez lire « d’une traite », même si cela implique des horaires de type 1 ou 2 heures du matin ?).

Une soirée heureuse et belle. Parce que les Chroniques sont exactement ce que je pensais, et qu’elles sont plus que ça. Armistead Maupin nous décrit des personnages attachants, très réels, et qui, loin des romans ou de la romance, vivent et ressentent de simples émotions humaines, ambiguës ou inacceptables parfois, à demi-mot.

Michael, Mary-Ann, Mona et Brian sont tous les locataires de la maison du 28, Barbary Lane, celle d’une logeuse mystérieuse et magnifique au nom improbable de Anna Madrigal. Leurs vies, leurs amours leurs emmerdes comme dirait le vieux Charles s’entremêlent, se croisent, nous offrent toutes sortes de coïncidences fortuites ou parfois difficiles à croire, mais sont d’une vérité et d’une sensibilité rare. Mary-Ann m’a beaucoup rappelé la jeune Appollonia de 21 ans qui sortait de la fac, commençait à travailler et ne savait rien de la vie

L’écriture est faite de très courts textes de 3 ou 4 pages, slon un procédé narratif très "américain", je trouve. Ce découpage qui m’a fait dire aux premières pages « Chouette, je pourrais arrêter quand je voudrais, sans m’y perdre » (Oui, chers amis, je ne supporte pas d’arrêter un livre au beau milieu d’un chapitre, cet acte contre-nature de lecturus interruptus provoque chez moi une IN SUP POR TA BLE sensation de manque), mais ce découpage, qui en réalité, m’a fait dire en cette soirée bénie (Ou maudite, selon ma moitié incommodée par une lampe de chevet obstinément allumée) Allez, encore une scène, la dernière, rien qu’une…enfin, bref, une magnifique démonstration de lectrice compulsive que je n’avais plus connue depuis Stéphanie Plum !!

Bref, chers amis, une lecture que je vous recommande passionnément, une tardive découverte de ma part que vous pourrez trouver dans toutes les bibliothèques, une œuvre attachante qui ne vous quittera pas facilement.

A l’heure actuelle, je termine le tome 2 (Oui, j’avais sommeil, je me suis arrêtée) et la seule chose que je peux vous en dire, c’est que beaucoup de fils s’y dénouent et qu’il est 10 fois mieux que le premier.

Et puis aussi, quelques éléments ici.

Shopping shopping...


L'accro du shopping attend un bébé Sophie Kinsella Editions Belfond collection Mille Comédies

Est-il vraiment besoin que je vous présente, pour sa 5ème aventure, notre sémillante Becky Bloomwood, heureuse épouse, à présent, de Luke Brandon, avec lequel elle va avoir un bébé ?

Si vous ne connaissez pas Becky, si vous êtes résolument allergique à la mode, au shopping, au grand délire et aux livres qui finissent bien, je n'ai qu'une chose à vous dire : Passez votre chemin !! Les autres, restez, on va discuter.

Parce qu'il faut quand même que je vous dise :

C'est une fille/C'est un garçon/C'est un être venu d'ailleurs/ c'est un nourrisson (Rayez la mention inutile) c'est un enfant qui va être pourvu de 5 landaux, c'est un enfant qui va avoir son propre dressing, c'est un enfant dont la gestation (Bouh, quel vilain mot) doit être suivie, selon Becky, par l'accoucheuse des stars, Venetia Carter, qui s'avèrera être une ex du beau mari, Luke.

Cette histoire d'ex constitue donc l'intrigue principale du livre, qui doit nous tenir en haleine tout au long de ces 444 pages.

Et je dois dire que l'ex est vénéneuse à souhait, que le mari est mystérieux juste ce qu'il faut, et que Becky effectue autant de bourdes que d'habitude.

Sauf que...

Sauf que Becky, sans doute une question d'hormones, a perdu le feu sacré. Becky, bien sûr, continue ses achats en enrichissant sa fashion-culture d'un nombre impressionnant de marques pour bébés de luxe, Becky continue à faire et dire n'importe quoi en effectuant des montées au filet et des reprises de volée de dernière minute téméraires et délicieuses (Ces figures de style sont un hommage à Roland Garros, en souvenir des longues heures où j'ai regardé deux couillon(ne)s courir après une baballe alors que j'étais censée réviser mes examens de fac).... (Rah, McEnroe...)...Mais il n'en reste pas moins qu'elle a poursuivi le chemin emprunté dans "L'accro du shopping a une soeur" et s'est assagie. Becky est sans doute la future Maman la plus fashion de Londres, mais, il n'en reste pas moins qu'elle est une future Maman.

Et quoiqu'elle fasse, une future Maman, a un moment ou à un autre, devient, dans la mesure de ses possibilités, raisonnable. Et notre fashionista adorée ne fait pas exception à cette règle.

Et là, la mère de deux enfants ex-serial shoppeuse (Enfin, ex, hum, un peu calmée, on va dire) surbookée que je suis crie :

NOOOONNNN !!

Je ne veux pas de cette Becky là. Elle me laisse un goût d'inachevé dans la bouche et dans le coeur. Elle ne me fait plus rêver devant les portes de son dressing...

Il me semble que Sophie Kinsella a un peu trop tiré sur la corde, et que son "accro" est à bout de souffle. Alors si vous êtes une fan de Becky, vous pouvez y aller, vous serez à l'aise, comme dans des charentaises (C'est bien là le problème, d'ailleurs), et si vous ne la connaissez pas, contentez-vous des excellents "Confessions d'une accro du shopping", "L'accro du shopping à new York" et le délirant "L'accro du shopping se marie".

3,5 livres réussis sur 5, ça n'est pas si mal pour une suite, non ?

Aussi, les avis de Tamara et de Stéphanie, et pour en savoir plus, ici, et.

Et promis, la prochaine fois, ça ne sera pas DU TOUT girlie.

EN PANNE !!

Vous voudrez bien m'excuser de cette interruption involontaire de nos émissions.

Mon ordinateur est en réparation.

A bientôt...

Je n'aime pas accoucher !!



Un heureux évènement Eliette Abécassis Le livre de Poche

Voilà un livre étrange chers amis. Un livre qui m'est arrivé un soir, dont j'avais beaucoup entendu parler à sa sortie et qui m'intrigait depuis, car il portait la promesse d'un ton différent vis-vis de cette icône intouchable, la maternité.

Munie de ma petite expérience sur la question, et après le coucher de ma descendance, je l’ai lu d’une traite, car il n’est pas très long, et malgré cette brièveté, il m’a fait passer par toute une gamme de sentiments.

- L’empathie tout d’abord, ou devrais-je dire la sensation de gémellité, devant le sentiment étrange de cette trentenaire qui se sent la même mais déjà une autre, en apprenant qu’elle est enceinte.

- La reconnaissance, au sens de "se reconnaître chez un autre", ensuite, devant le sentiment d’amour certes, mais aussi de frustration et de deuil face à la naissance. Le deuil de la jeune fille, le deuil d’une certaine notion de « liberté », la découverte de la vertigineuse prise de conscience qu’on est à jamais responsable d’un autre.

- La sympathie pour les déconvenues de la jeune mère devant le côté très peu glamour de l’accouchement et de ses conséquences (Ah, la rééducation périnéale) des premiers mois de la vie d’un bébé (Ah les réveils en pleine nuit, l’occiput dans le fondement jusqu’à midi).

- L’agacement devant la coupure du monde qui s’ensuit pour la narratrice, dévorée, submergée, engloutie par l’amour maternel, au point de perdre sa propre identité.

- L’incrédulité devant le lent délitement de l’héroïne. La scène de réunion à la Leche League est à ce titre inénarrable.

- L’éclat de rire final devant les aventures rocambolesques (La carpe et la Laurence Pernoud vintage, notamment) et la chute finale de l’ouvrage, auxquelles on ne croit pas une seule seconde.

De plus, je vous dirais, chers amis, que le style de l’auteur, qui ne m’a pas paru déplaisant au début, m’a vite lassée par le côté systématique de l’accumulation de quasi-synomymes pour qualifier une situation, un état d’esprit, une idée, un évènement, une envie, un dégoût.. (J’espère ne pas trop avoir raté mon exemple).

Au final, un livre agréable, qui a le mérite de faire entendre la vérité charnelle et physique des débuts de la maternité, mais que je déconseillerais pourtant à celles qui croient qu’elles seront un jour des mères parfaites (Retombez sur terre, vous n’y arriverez pas, et c’est tant mieux, la perfection, c’est très ennuyeux. De plus, vous ne rendrez pas service à votre enfant, quand il fera sa crise d’opposition) et puis aux femmes qui vivent le malheur de ne pas pouvoir avoir d’enfants, parce que franchement ce livre leur ferait trop de peine et de colère en même temps. (Ici, je m’adresse à quelqu’un en particulier, elle se reconnaîtra, j’ai hésité à faire ce papier pour elle).

Un grand merci, enfin, à Fashion, qui m’a prêté ce livre devant mon intérêt pour sa critique. Egalement l’opinion de Tamara.

Mes hommes, mes héros

Il y a quelque temps, ma blogamie Zaboo nous a proposé un abécédaire, permettant de se livre un peu, beaucoup.. ou même passionnément. Comme je ne suis pas quelqu'un de tiède, j'ai donc décidé de vous parler de passion, moi aussi. Et comme ce petit espace a l'ambition démesurée d'être un tout petit peu peu culturel, chers amis, je me suis dit que jallais réunir ces deux éléments, afin de vous livrer :

Mon abécédaire amoureux : littéraire, cinématographique, télévisuel... Une liste non exhaustive des héros plus ou moins aimables qui ont meublé mes rêveries au fil des années, un chapelet d'hommes fictionnels, mais qui dans mes songes, m'ont parfois (souvent) semblé bien plus intéressants que la réalité. (Billet dédié à Zaboo, donc, qui le mérite bien)

A Artagnan (d’). Le héros de mon enfance. Pour tout vous dire, quand, âgée d’une dizaine d’années, j’ai découvert Alexandre Dumas, je suis tombée immédiatement amoureuse de d’Artagnan. Au point de chercher sa trace dans tous les livres possibles et imaginables. Au point de connaître les 3 mousquetaires par cœur. J’avoue que ça m’a bien passé depuis.

B Butler (Rhett) Je vous en ai parlé il y a peu. Le héros le plus romanesque, le plus beau, le plus mystérieux des 100 dernières années (Au moins). Incontournable

C Cid (Le) A l’adolescence, certains classiques peuvent vous tomber des mains. Moi je suis tombée sous le charme du Cid de Corneille, qui n’avait pas que du cœur, mais aussi du panache.

D Darcy (Fitzwilliam). M. Darcy de Orgueil et Préjugés. A lire de toute urgence si ce n’est déjà fait. Pour moi, il est de la même trempe que Rhett, quoique plus timide. Pour tout vous dire, chers amis, par la grâce du Satellite, j’ai pu visionner ce week-end les 6 épisodes du feuilleton réalisé par la BBC en 1995, avec Colin Firth. Vous voudrez bien comprendre que je suis sous le choc !! (Je défie la colinophile en chef de me dire le contraire…)

E Emerson (Walter Peabody, dit Ramsès) Le fils d’Amelia Peabody et de Radcliffe Emerson, après avoir été un enfant surdoué et pénible est devenu un jeune homme extrêmement séduisant et dangereux, maîtrisant l’art du déguisement, la technique de l’espionnage et la passion de l’égyptologie.

F Fabrice del Dongo. Comment, vous ne savez pas qui c’est ??? Outre un très joli prénom, Fabrice est tout simplement le héros magnifique d’un roman magnifique, où vous parcourrez l’Europe au rythme endiablé de la plume de Stendhal, dans la Chartreuse de Parme !

G Gambit (Mike). Vous vous rappelez de Chapeau melon et Bottes de cuir. Et bien, dans les dernières saisons, j’avais un faible plus que certain pour Gambit, le beau brun qui entretenait une relation ambiguë avec la belle Purdey…

H Heathcliff Impossible de ne pas le nommer. Ce personnage haïssable et passionné, que toutes les jeunes et impressionnables lectrices se sont toutes crues capables de dompter !

I Indiana Jones le chapeau de l’homme au fouet a longtemps fait partie de mes fantasmes, j’avoue (Ou alors, était-ce l’inverse ?) (Hum) Bref, on attend avec impatience le 4ème volet…

J Joffrey de Peyrac Que celle qui n’a jamais soupiré devant la magnifique balafre de Joffrey, en soupirant telle Angélique « Ah, Joffrey » me jette la première pierre (Mais pas trop fort, quand même) (Aïe)

K Koikcékça ? Je ne sais pas. A la place de ce vilain K je vous propose un ami : Voire même un « friend ». J’ai toujours été complètement conquise par Chandler Bing. Je ne sais pas si c’est grave, mais il est hors de question que je me soigne !!

L Lupin (Arsène) C’est le plus graaaaand des voleeeuuuurs, oui mais c‘est un gentlemaaaan…. Enfin, j’aime plus les livres que le feuilleton, le pouvoir de sexytude de Georges Descrières m’ayant toujours semblé à l’état latent…

M Morelli (Joe) Le flic le plus sexy du New Jersey. L’homme de tous les rêves de Stéphanie Plum. Ces temps-ci, j’ai tendance à l’imaginer sous les traits de David Boreanaz, avec une pincée du gars le plus célèbre du New Jersey : Bruce Springsteen. (Dont l’inoubliable titre « Born to Run » est devenu l’hymne officiel de cet Etat. Voilà ce que j’appelle un hymne sexy !!)

N Non, je n’ai pas de N. mais j’ai un D et un R. Si vous les mettez côte à côte, ça vous fait Doug Ross, alias George Clooney. D’autres questions ?

O jOhn rOss alias JR. Ewing, bien sûr. Et vous trouvez ça drôle, de trouver du charme à un alcoolique cupide, gros et méchant ?

P Petruccio. Le protagoniste macho de la Mégère Apprivoisée. J’ai toujours pensé qu’en fait, il s’agissait d’un faux macho et vrai amoureux. Pour moi, le vrai Petruccio n’est pas Richard Burton mais Bernard Noël. Si si. C’est à voir. (En revanche, pour Katharina, Elizabeth Taylor est impériale) (C’est autre chose que Rosy Varte)

Q Quichotte (Don) Tout d’abord, remercions-le de m’aider à compléter cette lettre ingrate de l’alphabet. Sa folie et son dénuement peuvent sembler pitoyable, mais son amour pour sa Dulcinée en fait un révolutionnaire idéaliste. L’interprétation qui en est donnée par Jacques Brel est inoubliable (La chanson « La quête » est d’ailleurs ma préférée du grand Jacques)

R Ranger. Le chasseur de primes le plus sexy du New Jersey Le deuxième homme des fantasmes de Stéphanie Plum. Apparemment, dans l’intimité, il est inoubliable. La totalité des femmes rêvent de le voir nu. Même la grand-mère de Stéphanie. Ce qu’il apprécie moyennement.

S Strogoff (Michel) La découverte de Jules Verne s’est faite pour moi avec ce héros. Le souffle des grandes épopées, le vent de la steppe, l’aventure épique. C’est tout cela, Michel Strogoff. La scène de l’aveuglement par le passage devant les yeux d’un sabre chauffé au feu est grandiose.

T Turner (Cole). C’est là que je l’ai découvert, le beau démon de Charmed. Combien les autres paraissaient fades, à côté de lui !! Julian Mc Mahon, depuis reconverti en chirurgien trash dans Nip/Tuck, y développait déjà un fort pouvoir attractif…

U Ulysse. Non, pas 31 !! Le vrai, le seul, celui de l’Illiade, que je n’ai jamais eu à étudier durant mes études, mais que j’ai quand même lu, de moi-même. Traitez-moi de folle si vous voulez. En vérité, il faut plutôt y voir une manifestation de mon amour absolu de la Grèce.

V Victoire, j’y suis presque…

W Où croyez-vous que je puisse trouver un héros en w ??? Alors, pour rester dans le domaine de l’étrange, je vous propose Spock. Ca peut paraître bizarre, mais il fut une époque où j’ai développé une attirance glauque pour le Dr Spock et ses oreilles en pointe. Ca veut sûrement dire quelque chose.. Limite, je préfère ignorer quoi !!

X alors là, je n’ai pas. Je vous propose de le remplacer par Robin des Bois, qui m’a d’abord enchanté petite fille sous les traits d’un renard, puis sous les traits hollywoodiens de Errol Flynn, avant de me conquérir définitivement avec l’irrésistible Kevin Costner.

Y Mais qu’est ce que c’est que cette lettre d’importation ? Je vous propose de la remplacer avantageusement par un autre produit importé en France par une chanteuse qui pour ne pas avoir beaucoup de voix n’en a pas moins un goût très sûr en matière d’hommes : Jack Sparrow, L’inénarrable, kitchissime, ambigu et sexy Jack Sparrow. Raah, y’a-t-il besoin d’un dessin ?

Z Zorro. Le renard californien est un mélange de Robin des Bois et du Ranger cité plus haut. Pour moi, depuis quelques années, indissociable de l’image d’Antonio Banderas, dont la moue sous le masque noir est une évocation trop dure à supporter; (Filez-moi mes gouttes. c'est urgent !!)

Et vous, quel est le héros de vos fantasmes ?

La curiosité est un vilain défaut

Scarlett Alexandra Ripley Plusieurs éditions
Le clan Rhett Butler Donald Mc Caig Oh Editions

Oh oui, je suis trop curieuse !!

Je suis sûre que la plupart d'entre vous, en visionnant les images d'en-tête, ont déjà compris où je voulais en venir.

Disons que je bats ma coulpe, et que cette mortification s'avérant insuffisante, je viens offrir mon indignité et ma faiblesse à vos yeux navrés.

Comme vous l'avez sans doute deviné, je suis absolument folle de GWTW : Gone With The Wind ou Autant en emporte le vent, au cas où il existerait des êtres humains, sur terre, qui ignoreraient ce chef d'oeuvre, et je parle aussi bien du livre, qui va nous occuper ici, que du film. Que celle qui n'a jamais rêvé d'une heure, d'une minute, d'une seconde seule avec Rhett Butler/Clark Gable me jette la première pierre.

Mais il est bien clair que j'aurais dû en rester là...

Seulement, je suis une monomaniaque boulimique. Cette tournure d'esprit, outre qu'elle nuit gravement à mon tour de hanches, nuit également, d'une manière radicalement opposée, à mon porte-monnaie.

Il y a quelques années, je n'ai donc pu résister à cet appel du ventre et j'ai acheté "Scarlett", d'Alexandra Ripley. De cet auteur, que je savais sudiste et dont j'avais lu "Charleston" sans déplaisir j'attendais au moins un respect de l'oeuvre, même si je savais qu'elle ne POURRAIT PAS être à la hauteur de l'original.

Et là, quelle désillusion.

Ce n'est pas que "Scarlett" soit un livre mauvais en soi, mais il eut été plus honnête et plus réaliste de la part de l'auteur (Oui, je suis une naïve idéaliste, on ne se refait pas) de ne pas donner à ses protagonistes les noms de Scarlett et Rhett, car je ne les ai pas reconnus. Cette femme qui s'appelle Scarlett, qui devient bonne et altruiste, et qui découvre les valeurs d'une vie sobre et peu fortunée, ce n'est PAS Scarlett. Cet homme blessé et pusillanime, qui ne pense qu'à respecter les codes sociaux rigides de Charleston, ce n'est PAS Rhett. ce sont des ersatz (comme dirait Julien Doré) sans goût ni couleur, des pantins articulés qui s'agitent dans une histoire grandiloquente peu ou pas du tout crédible. Les ficelles sont grosses, Scarlett, qui apparaît à la fin De GWTW comme une femme dure, qui souffre et s'aperçoit qu'elle a construit sa vie sur du vent n'est plus qu'une gamine insouciante qui ne pense qu'à s'amuser. Rhett n'est plus cet homme las, épuisé par 10 ans de batailles contre les fantômes, par la souffrance de la mort de sa fille et par la mort de ses espoirs concernant Scarlett, mais il devient un homme du monde bien conformiste, qui finit par épouser la pire des oies blanches.

Cet avatar (Je ne peux me résoudre à l'appeler un livre) a fait l'objet d'une adaptation télévisée, que j'ai vue, histoire de boire la coupe jusqu'à la lie, et aussi pour vérifier de manière totalement rigoureuse, objective et scientifique, (Vous me connaissez, il ne saurait en être autrement) si Timothy Dalton tenait la comparaison avec Clark Gable. La réponse est "presque", pour les curieux, mais la série tient les promesses du livre. C'est pitoyable.

Pourtant, cette expérience ne m'a pas suffi.

L'année dernière, alertée par les muses du marketing et par celles de la rumeur positive entourant l'auteur, spécialiste de la guerre de Sécession, je n'ai eu de cesse de me procurer cette variation au nom étrange "Le clan Rhett Butler".

Contrairement à "Scarlett", '"Le clan" ne se positionne pas comme une suite, mais comme un parallèle de GWTW. Donald Mc Caig nous livre le point de vue de Rhett, en passant par son enfance, son adolescence, et sa vie, ainsi que celle d'Ashley Wilkes, sur la guerre de Sécession. Ce livre est certes très différent du premier, mais il m'a encore plus laissé sur ma faim : Pas de descriptions, alors que c'est une des caractéristiques majeures du style de Margaret Mitchell, aucune finesse ni analyse un peu poussée des relations entre les personnages, que ce soit Scarlett, qui passe comme un fantôme néfaste dans les 2/3 du livre, Rhett, qui devient un fade et lisse chevalier blanc, romantique-mais-rebelle, plein de bons sentiments politiquement corrects envers les pauvres, les noirs, les prostituées, ce qui certes est tout à son honneur, mais sonne furieusement de façon anachronique à la fois historiquement et en lumière de l'oeuvre originale. Rhett pense comme un homme du XXIème siècle, mais en 1860. Quant à Belle Watling, la péripatéticienne au grand coeur, elle est un cliché ambulant sur lequel je ne veux même pas m'appesantir.


Le livre réussit même l'exploit de nier un élément-clef de GWTW : A savoir la fameuse nuit, au bout de plusieurs années de son 3ème mariage, où Scarlett découvre le réel bonheur physique dans les bras de Rhett. Cette nuit pendant laquelle est conçu le bébé auquel elle tient et qu'elle perdra en tombant dans les escaliers. A la place de cela, nous avons droit à des scènes quasiment SM pendant le voyage de noces à la Nouvelle-Orléans qui vont totalement à contre-courant de l'évolution des sentiments entre les deux personnages. Mais comme cet auteur ignore totalement ce que peut être la description, ou même, soyons fous, l'analyse d'un sentiment, il n'en est absolument pas dérangé. A la place, on nous mentionne un nombre incalculable de fois que "les yeux noirs de Rhett plongent dans les yeux verts de Scarlett", ou inversement. Voilà toute l'analyse de leur relation que j'ai tiré du livre. En revanche, j'ai beaucoup appris sur la petite histoire de la Guerre de Sécession. Non que je ne veuille apprendre des choses sur cette époque, au contraire, j'ai lu des ouvrages sur le sujet, mais là n'était pas le propos. Au global, une grande déception.

Au final, chers amis, voici donc deux livres que j'aurais mieux fait de ne pas acheter et que je vous conseillerai pas. D'autres sont moins sévères que moi : Caro[line], par exemple, est d'un avis beaucoup plus nuancé sur la question. J'ai également découvert à la fin de ce post en cherchant un lien que Karine partageait mon désappointement.

Si vous m'en croyez, restez-en à l'original. deplus, si vous êtes une vraie passionnée, comme moi, il vous suffira de vous réciter mentalement (Oui, je suis une grande malade qui connait son GWTW par coeur)


"Scarlett O'Hara n'était pas d'une beauté classique, mais les hommes ne s'en apercevaient guère quand, à l'exemple des jumeaux Tarleton, ils étaient captifs de son charme. Sur son visage se heurtaient avec trop de netteté les traits délicats de sa mère, une aristocrate du littoral, de descendance française, et les traits lourds de son père, un Irlandais au teint fleuri"
Pour moi, je m'en tiendrais là.


On n'a jamais fait mieux, non ?

I'm an absolute beginner


Bruxelles Belgique Manneken-Pis.


Figurez-vous que je me suis faite taguer, chers amis. Outre la douleur non négligeable dûe à cette agression, je dois donc, pour la première fois sur ce blog chers amis, vous révéler quelques détails, croustillants ou pas, sur ma vie antérieure !!

Cette personne dont je soupçonne les motifs ténébreux, quoiqu'elle soit passée au rose dans son blog, me fait l'honneur de m'inclure dans sa liste de victimes sacrificielles à la déesse Jeanne M (Non, je n'ai rien fumé, lisez juste son post pour comprendre). Je vais donc vous entretenir d'un certain nombre de choses qui ne présentent d'intérêts que pour moi -et encore- et pour vous, si vous y trouvez matière à comparaisons avantageuses en votre faveur.

Voici donc sous vos yeux esbaudis :

1) Mon premier job. Alors là, déjà ça se complique. Je suis une fonctionnaire qui a passé le concours en même temps que ses derniers diplômes (Dont d'ailleurs 2 épreuves le même jour, mais à 200 km l'une de l'autre, un jour de blocage des autoroutes par les routiers, merci Papa de m'avoir pilotée !!) et qui n'a jamais exercé de job d'été (En plus, je suis une sale privilégiée) . Donc, je n'ai jamais travaillé que pour UN SEUL employeur. Je sais, c'est fou. On va dire guichetier, puisque c'est le premier stage que j'ai fait dans ma noble et belle entreprise publique.

2) Ma première voiture. Hum. C'est là qu'il faut que je vous apprenne que je suis d'une nature très impressionnable, et que si les examens d'université ne m'ont jamais causé de réel souci, l'idée même de passer son permis me fait encore voir trouble. J'ai donc mis 2 ans à passer ce truc 5 fois. Et j'ai pu ensuite savourer, les joies de la conduite d'une Fiat Panda noire, d'un confort rigoureux, et d'une résistance aux tâches proches du néant (N'achetez JAMAIS de voiture noire). A partir de 110 km/h, ça vibrait de partout, et sa prise au vent m'a créé quelques soucis pendant les 2 ans 1/2 où j'ai vécu sur la Côte d'Opale, la région où tu ne sens pas le moisi.

3) Ma première page de scrap/web. Alors là les enfants, autant vous dire que le scrap et moi, c'est mort. Je suis nulle pour ce genre de choses. Ma fille de 7 ans, qui elle, adore ça, est bien meilleure que moi. Pour le web, et bien en juillet 2006, mais je préfère laisser ce premier salon provisoirement en pause pour des raisons compliquées et très simples à la fois.

4) Mon premier voyage. (Hors des frontières). Alors, maintenant que je vous ai dévoilé ma ch'titude, vous vous doutez bien que je vais vous causer Belgique. Quand j'avais 8 ans, il y a TRES longtemps, nous avons enmené la famille du midi, qui se prenait pour Paul-Emile Victor en Antarctique (Au moinsssss), découvrir Bruxelles. Nous avons cherché le Manneken-Pis, et comme nous ne le trouvions pas assez rapidement au goût des invités. Nous avons échoué, vers 16H, à manger des crevettes-frites (Et oui, personne n'a pris de moules, on en avait mangé la veille) avec une bonne bière (Pour les adultes, non je n'en ai pas eu, moi). En reprenant la voiture, nous sommes passés sans le vouloir DEVANT le Manneken-Pis. Du coup, on a fait une photo.

5) Mon premier baiser . Sur un slow, pour voir comment c'était, un vrai baiser. (Résultat de l'époque : Beurk)

Et donc, pour plaire à ma tagueuse :

6) Mon premier coup de foudre littéraire. Almanzo Wilder, dans la petite Maison dans la Prairie, dans la superbe édition avec un volume de chaque couleur.

Et je passe donc mon témoin à .... Karine, Luna Pat, NatduVénez , TiteKnacky et Zaboo, si elle veut. (Ne me remerciez pas, surtout...)

PS Contrairement à certaines, qui ont des références douteuses tirées de chanteuses mal coiffées de variété française, vous noterez que ma classe internationale me fait tirer les miennes d'un dénommé David B. , que vous pourrez savourer tranquillement, maintenant que vous avez tout lu.


Une ch'ti parmi vous...

Bienvenue chez les ch'tis De et avec Dany Boon et Kad Merad, Line Renaud etc

Après de nombreuses hésitations, dues pour grande partie à l'absence d'objectivité liée à ma condition (Je n'ose dire "qualité") de ch'ti, je me suis dit qu'un film qui battait à ce point les records d'entrée méritait bien une petite chronique !

Pour tout vous dire, j'étais très méfiante à l'idée de le voir ce film. Son film "La vie de chantier" ne m'avait pas convaincu, et que la diffusion de ses spectacles m'avait donné l'impression que Dany Boon voulait vraiment faire passer les gens du Nord pour des arriérés.

La bande-annonce que j'avais pu voir, à base de "plat pays", de pluie et de K-ways ne m'avait guère enchantée, même si je suis une fan absolue de Jacques Brel. Nous étions nombreux, nous les ch'tis, à tendre le dos en nous demandant à quelle sauce nous allions encore être ridiculisés.

Néanmoins, les aléas de la vie étant ce qu'ils sont, je fus conviée à une avant-première, en pays ch'ti donc, avec moult champagne, petits-fours et fauteuils confortables. Vous conviendrez avec moi, que ça ne refuse pas (Le ch'ti de base n'aime pas vexer inutilement, surtout quand il y a une occasion de faire la fête...)

Alléchée par les bulles et le saumon, je me suis donc préparée psychologiquement à la vision de cette oeuvre impérissable, en me disant que de toute façon, étant notre réputation, à nous autres, les gens du Nord (Oui, je sais on a dans le coeur le soleil etc.), n'était plus à faire.

De plus, mon passé professionnel (Non je n'ai pas été facteur) appréhendait quelque peu l'argument de base, à savoir la mutation d'un postier du Sud vers le Nord. Pour tout vous dire, l'un de mes ascendants les plus directs est justement un de ces "émigrés de l'intérieur", et ses trémolos dans la voix quand il conte son arrivée au pays de la pomme de terre et de la bière (Et du maroilles, je ne l'oublie pas) n'auguraient rien de bon.

Et...

Et...

Et j'ai été très agréablement surprise. Sur le film règne un esprit bon enfant, chaleureux, convivial, jamais aigri, jamais méchant... à l'image des ch'tis justement. Dany Boon ne prétend pas que tout est merveilleux chez nous, ce en quoi il a parfaitement raison, mais il ratifie avec force cette idée que le plus important, ce n'est pas le climat, mais l'accueil et l'amitié. Loin des banderoles haineuses et insultantes, il véhicule des notions d'entraide et de simplicité que je trouve particulièrement bienvenues.

Je crois d'ailleurs que c'est ce qui a fait le succès aussi phénoménal qu'inattendu de ce film, la simplicité, l'esprit bon enfant, l'absence de tout esprit supérieur, mais juste une critique tendre de tous nos clichés, que ce soit ceux du Nord ou ceux du sud, d'ailleurs.

J'ajouterais un petit bémol concernant Line Renaud, qui joue faux et qui parle le patois nordiste de manière totalement affectée. Même son personnage est faux ! Si j'ai déjà vu des gens tremper des tartines de saindoux dans leur café au lait, je vous avoue que tremper du maroilles, ça non, vraiment...

Pour conclure, je n'utiliserai pas le terme de "biloute", que je n'avais jamais prononcé avant et dont l'audition journalière sur les lieux de mon travail commence à me fatiguer, je vous dirai simplement

Chalut tertous !! (Salut à tous)

Pour en savoir plus, le site...

Et la désormais célèbre parodie de Stars wars en ch'ti !!



It's raining again...


La Mousson Louis Bromfield Editions d'origine épuisées, mais dans toutes les bibliothèques et dans différentes collections.

J'ai décidé aujourd'hui de vous présenter un vieux compagnon de route, un livre, publié en 1937 qui m'accompagne depuis mon adolescence et que je relis tous les 3 à 4 ans, y découvrant toujours le même plaisir, y découvrant toujours de nouveaux éclairages.

Nous sommes en 1936, dans l'Etat de Ranchipur, dirigé sous le "protectorat" anglais par un vieux maharadjah de manière humaniste et éclairée.

C'est la fin de la saison sèche, et la mousson salvatrice se fait attendre.

Louis Bromfield commence par nous faire visiter sa galerie de portraits : Ransome tout d'abord, l'anti-héros blesssé par la guerre et les débauches, aristocrate anglais qui se détruit dans l'alcool, fasciné, hypnotisé par les Indes, mais aussi un couple de missionnaires étriqués à merveille, une Maharani grande dame, un duo de vieilles demoiselles institutrices, une vieille dame pleine de malice et de sagesse, un médecin hindou épris de liberté, une jeune fille résignée, une jeune fille révoltée, une aristocrate anglaise expérimentée dans pas mal de domaines et son millionnaire parvenu de mari. Chacun de ces personnages, parfois stéréotypés lors de cette première approche, nous est présenté dans une lente approche, avec un luxe de détails nous permettant de saisir au plus près leurs pensées.

Et il fait chaud. Si chaud et si lourd. Je vous conseille de lire ce livre en été, sur la plage, pour éprouver toute la pesanteur de cette chaleur. (Moi, je l'ai relu à Noël, pour me réchauffer...) Vous vous surprendrez à guetter le ciel, encore et encore....

Jusqu'au point de fusion, jusqu'au point de scission, jusqu'à l'explosion, le coup de tonnerre du début de la Mousson. La Mousson qui va devenir une catastrophe, la mousson qui va engloutir, la mousson attendue comme le renouveau de la vie va apporter l'épidémie et la mort.

La Mousson va permettre à chacun de se révéler, elle va dépouiller chacun de ses artifices, et nous amener à voir l'être humain qui se cache sous les stéréotypes.

Pour certains, la Mousson sera l'occasion de la rédemption, pour d'autres, elle fera éclore la honte, la mort, la petitesse et les bassesses, mais aussi l'amour et l'envie de vivre.

Outre l'attachement que peuvent provoquer certains personnages, Louis Bromfield, jusque dans ses propres préventions et automatismes, nous donne à voir l'Inde d'avant la seconde Guerre Mondiale, l'Inde qui veut se libérer, le système social hérité du XIXème siècle qui craque aux coutures. Jusque dans sa hiérarchisation des inquiétudes et des menaces diverses qui assaillent ses héros, sa manière désinvolte et légèrement méprisante de considérer le peuple indien, entité grouillante et malodorante, est une indication de plus.

Loin d'être un auteur raciste ou colonialiste, comme nous aurions tendance parfois à le penser avec nos yeux actuels, Louis Bromfield nous conte l'émergence de l'idée d'indépendance chez les Blancs dominants et l'affranchissement du sentiment d'infériorité chez les colonisés et les soumis(e)s. Rien n'y est noir ou blanc, l'auteur nous conduit avec douceur et délicatesse au travers des intentions cachées, des sentiments déguisés et des hypocrisies de toute sorte.

Certains considèrent qu'il ne s'agit pas là de grande littérature. Peut-être. Qu'il s'agit d'un style dépassé. Peut-être.

Ce livre, que je n'ose qualifier de roman-fleuve, m'a apporté des joies et des horizons qu'un grand nombre d'ouvrages plus renommés ne m'ont jamais amené et chers amis, je ne saurais trop chaudement vous recommander de le lire.

Pour en savoir plus, une description plus détaillée ici ou et quelques éléments sur le film qui en été tiré .

Article écrit au son du seul, de l'unique, de l'irremplaçable Francis Cabrel

Histoires de poulaillers



Les Pintades à New-York Layla Demay & Laure Watrin Le livre de Poche

Les Pintades à Londres Virginie Ledret Le livre de Poche


Sans doute avez-vous déjà entendu parler des Pintades ? Mais si, ce splendide animal de basse-cour pouvant être cuisiné aux pommes ou aux pêches ?

Ah non, excusez-moi, mais nous ne fréquentons pas les même poulaillers. Les Pintades dont je vous parle sont des animaux urbains, brillants, racés, qui, lorsqu'ils sont réussi à tenir fermement en leur bec un fromage mâle, séduisant et suffisamment responsable, concilient avec plus ou moins de bonheur l'entretien de leur plumage, le timbre de leur ramage, et l'élevage de leurs petits phénix, autrement dit leurs enfants.

Ces deux livres (Il existe aussi un recueil des "Pintades à Téhéran" que je n'ai pas lu, le vent n'ayant pas soufflé assez fort dans leurs voiles pour qu'il atteigne ma province septentrionale) se présentent comme des essais, quasiment ethnologiques, et nous dépeignent les différentes tribus de jeunes femmes qui règnent dans les deux livres.

C'est ainsi que nous pouvons envier les New-Yorkaises qui disposent de "nail-bars" à chaque coin de rue, ou frémir d'horreur devant le désert esthéticien des Londoniennes qui en sont réduites à l'utilisation du rasoir, faute de débroussailleuses à la cire tiède dans leur magnifique cité. Nous pouvons au choix, rester bouche bée devant le matérialisme et le consumérisme effréné des Pintades du Nouveau-Monde ou devant les capacités d'absorption de boisons fortes ou de high-tea des Pintades d'un "Ancien-Monde" pas décati.

Les habitantes des grandes villes investies de la responsabilité d'autres êtres humains de petite dimension envieront les nombreux parcs offerts aux Anglaises et la ribambelle d'activités disponibles pour les Américaines, à moins qu'elles n'aient pu dépasser le chapitre "Arrivée au Monde des êtres humains de petite dimension" qui vous font bénir le fait d'être Française, Oh Oui, je vous l'assure...

Ces deux essais, chers amis, se lisent comme des romans, qu'ils sont en partie, d'ailleurs. Outre une vue très complète sur la vie dans les deux capitales, vous y trouverez des adresses, des conseils, et surtout un ton plaisant, parfois distancié, parfois empathique, en tout cas jamais méchant pour pointer les différences et les ressemblances qui nous lient. La superficialité, si elle est admise, voire même revendiquée, de certaines de ces pages, ne saurait masquer la vie qui court là-bas comme ici, et la sympathie, au-delà des différences qu'inspirent ces Pintades de bien haute volée...


Pour en savoir plus, Les Pintades ont un site très complet que je vous invite à visiter...

J'avoue, j'apprécie... les femmes qui font parler les os

Bones M6 vendredi 20H50
Aimez-vous les cadavres et les dissections ?

Aimez-vous les mystères et les atmosphères morbides ?

Aimez-vous les climats lourds de sous-entendus et de non-dits ?

Alors, si ce n'est pas déjà fait, cette série est faite pour vous, chers amis.

Le Dr Temperance Brennan, dite Bones, (Emily Deschanel) est une brillante anthropologue judiciaire, capable de vous raconter la vie, la mort et les hamburgers préférés de quelqu'un à partir d'un tout petit bout d'os. Elle est régulièrement appelée à collaborer avec le FBI, en la personne de son séduisant représentant Seeley Booth (David Boreanaz, qui s'est limé les canines depuis qu'il n'est plus un "angel" ....).
Ces deux personnages, accompagnés de plusieurs seconds rôles savoureux, sont chargés de résoudre ensemble un certain nombre d'énigmes, autour de cadavres retrouvés entiers ou en pièces détachées dans la terre, dans l'eau, dans l' estomac d'un ours, dans des coffres de voitures, dans des bennes à ordures, dans les entrailles d'un alligator... Bones et son équipe tirent de ces macchabées plus ou moins décomposés, et plus spécifiquement de leurs os, toute la substantifique moelle (Tiens, étant donné le temps hivernal je ferais bien un pot-au-feu ce week-end, moi !). Ce dernier point ne va pas d'ailleurs pas sans poser un souci dans l'épisode diffusé récemment et mettant à l'honneur un cadavre sans os !! (La scène où l'un des scientifiques entreprend de regonfler le cadavre tel un ballon de baudruche est grandiose...)
Dans son laboratoire high-tech, Bones et son équipe triturent les os dans tous les sens, tandis que sur le terrain, l'agent Booth questionne, flaire, enquête. Leur association bien évidemment, chers amis, leur permet toujours de découvrir la vérité, même si c'est parfois un peu trop tard.

La série est bien sûr, comme souvent dans les séries américaines, basée sur l'opposition fondamentale des deux personnages principaux : La froide scientifique cartésienne et rationnelle et le policier à l'ancienne, qui fouille les sentiments des suspects et ose faire parler son coeur. A noter d'ailleurs l'inversion du schéma traditionnel, puisqu'ici c'est la femme qui ne croit qu'à la science, et l'homme qui donne sa chance à l'humain.

Bones, qui finit par se dégeler quelque peu, est un faux monstre de sang froid, qui tente d'exclure de sa vie toute passion et tout attachement, à la suite d'une enfance douloureuse, dont un certain nombre d'éléments nous sont dévoilés à la fin de la première saison. Booth, apparemment un homme équilibré (Et pas désagréable à voir, ce qui ne gâche rien, David, si tu m'entends...), divorcé et père d'un petit garçon, a ses propres fêlures. Les deux sont bien évidemment attirés l'un par l'autre sans se l'avouer jamais, et le défi permanent qui règne entre eux les amène parfois à commettre de grosses erreurs.
Cette série, qui ne rassure pas sur la candeur du genre humain, possède néanmoins parfois un humour de carabin assez réjouissant et vient d'être reconduite pour sa 4ème saison aux Etats-Unis. En France, nous suivons actuellement la fin de la série 2. Les enquêtes sont variées et passionnantes, et si ce n'est pas déjà fait, je vous conseille de franchir le pas, demain soir. (Après, vous pourrez enchaîner sur Californication, et ça, ça ne se refuse pas...)

Pour en savoir plus sur la série ou sur les livres de Kathy Reichs qui l'ont inspiré, vous pouvez allez , ou , ou même revoir des épisodes ici !

Edit Un autre avis, plus "livresque" mais tout aussi boreanazien, chez Fashion Victim

J'avoue, j'adore...les femmes avec une ombrelle

Un crocodile sur un banc de sable Elizabeth Peters Le Livre de Poche



Voici le livre inaugural d'une longue série consacrée à Amelia Peabody et à sa (future) famille. Au XIXème siècle, en Angleterre, Amelia est une jeune "vieille fille" qui se retrouve brutalement nantie d'un bien précieux : La liberté financière et morale. Notre intrépide demoiselle décide alors de découvrir le monde, et plus particulièrement l'Egypte. Elle y fera de nombreuses rencontres, et notamment celle de Radcliffe Emerson, un égyptologue au caractère épouvantable. Les deux traverseront des périls, des aventures et des disputes avec un entrain et une énergie inépuisables avant de trouver la réponse à beaucoup de questions.

Ne vous attendez pas à une histoire sentimentale, quoiqu'il y ait du sentiment.
Ne vous attendez pas à un roman comique, même si l'humour est une des bases du livre.
Ne vous attendez pas à un roman historique, même si tous les détails, que ce soit sur les fouilles archéologiques en Egypte ou la société coloniale au XIXème siècle sont rigoureusement exacts. (L'auteur est une égyptologue reconnue)
Ne vous attendez pas à un polar, même si une énigme policière traverse tout le livre.

Mais si vous avez le cafard, si vous avez le bourdon, si vous avez froid (L'hiver viendra, si si, vous verrez- d'ailleurs il n'est pas parti- et la jument de Mathieu elle s'en repentira.. Oups, sors de mon corps Tri Yann), si vous voulez du dépaysement, sans une once de mièvrerie, sans un gramme de pédanterie, sans aucune prétention, lisez-moi ça, vous ne le regretterez pas.

Amelia, armée de son ombrelle et de sa mauvaise foi phénoménale, vous réjouira et vous exaspérera tour à tour par sa self- esteem indestructible, ses opinions féministes affichées, son sens de l'ordre et des convenances tout britannique.

Une héroïne attachante, chers amis, que vous pourrez retrouverez tout au long des 14 titres actuellement parus en français... et traduits dans le désordre chronologique le plus complet, sans aucun respect des titres originaux, selon la grande tradition des Editions françaises.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus, un site en français ici et en anglais, .

Pour moi, je vous laisse, je viens d'acheter le dernier tome paru "Le retour de Sethos" (Le livre de Poche) depuis 2 heures, et je ne l'ai pas encore ouvert ! Quand vous me connaîtrez mieux, vous ne pourrez que convenir avec moi du caractère surprenant et scandaleux de ce laps de temps...
 

Desenvolvido por EMPORIUM DIGITAL