Je n'aime pas accoucher !!



Un heureux évènement Eliette Abécassis Le livre de Poche

Voilà un livre étrange chers amis. Un livre qui m'est arrivé un soir, dont j'avais beaucoup entendu parler à sa sortie et qui m'intrigait depuis, car il portait la promesse d'un ton différent vis-vis de cette icône intouchable, la maternité.

Munie de ma petite expérience sur la question, et après le coucher de ma descendance, je l’ai lu d’une traite, car il n’est pas très long, et malgré cette brièveté, il m’a fait passer par toute une gamme de sentiments.

- L’empathie tout d’abord, ou devrais-je dire la sensation de gémellité, devant le sentiment étrange de cette trentenaire qui se sent la même mais déjà une autre, en apprenant qu’elle est enceinte.

- La reconnaissance, au sens de "se reconnaître chez un autre", ensuite, devant le sentiment d’amour certes, mais aussi de frustration et de deuil face à la naissance. Le deuil de la jeune fille, le deuil d’une certaine notion de « liberté », la découverte de la vertigineuse prise de conscience qu’on est à jamais responsable d’un autre.

- La sympathie pour les déconvenues de la jeune mère devant le côté très peu glamour de l’accouchement et de ses conséquences (Ah, la rééducation périnéale) des premiers mois de la vie d’un bébé (Ah les réveils en pleine nuit, l’occiput dans le fondement jusqu’à midi).

- L’agacement devant la coupure du monde qui s’ensuit pour la narratrice, dévorée, submergée, engloutie par l’amour maternel, au point de perdre sa propre identité.

- L’incrédulité devant le lent délitement de l’héroïne. La scène de réunion à la Leche League est à ce titre inénarrable.

- L’éclat de rire final devant les aventures rocambolesques (La carpe et la Laurence Pernoud vintage, notamment) et la chute finale de l’ouvrage, auxquelles on ne croit pas une seule seconde.

De plus, je vous dirais, chers amis, que le style de l’auteur, qui ne m’a pas paru déplaisant au début, m’a vite lassée par le côté systématique de l’accumulation de quasi-synomymes pour qualifier une situation, un état d’esprit, une idée, un évènement, une envie, un dégoût.. (J’espère ne pas trop avoir raté mon exemple).

Au final, un livre agréable, qui a le mérite de faire entendre la vérité charnelle et physique des débuts de la maternité, mais que je déconseillerais pourtant à celles qui croient qu’elles seront un jour des mères parfaites (Retombez sur terre, vous n’y arriverez pas, et c’est tant mieux, la perfection, c’est très ennuyeux. De plus, vous ne rendrez pas service à votre enfant, quand il fera sa crise d’opposition) et puis aux femmes qui vivent le malheur de ne pas pouvoir avoir d’enfants, parce que franchement ce livre leur ferait trop de peine et de colère en même temps. (Ici, je m’adresse à quelqu’un en particulier, elle se reconnaîtra, j’ai hésité à faire ce papier pour elle).

Un grand merci, enfin, à Fashion, qui m’a prêté ce livre devant mon intérêt pour sa critique. Egalement l’opinion de Tamara.

Mes hommes, mes héros

Il y a quelque temps, ma blogamie Zaboo nous a proposé un abécédaire, permettant de se livre un peu, beaucoup.. ou même passionnément. Comme je ne suis pas quelqu'un de tiède, j'ai donc décidé de vous parler de passion, moi aussi. Et comme ce petit espace a l'ambition démesurée d'être un tout petit peu peu culturel, chers amis, je me suis dit que jallais réunir ces deux éléments, afin de vous livrer :

Mon abécédaire amoureux : littéraire, cinématographique, télévisuel... Une liste non exhaustive des héros plus ou moins aimables qui ont meublé mes rêveries au fil des années, un chapelet d'hommes fictionnels, mais qui dans mes songes, m'ont parfois (souvent) semblé bien plus intéressants que la réalité. (Billet dédié à Zaboo, donc, qui le mérite bien)

A Artagnan (d’). Le héros de mon enfance. Pour tout vous dire, quand, âgée d’une dizaine d’années, j’ai découvert Alexandre Dumas, je suis tombée immédiatement amoureuse de d’Artagnan. Au point de chercher sa trace dans tous les livres possibles et imaginables. Au point de connaître les 3 mousquetaires par cœur. J’avoue que ça m’a bien passé depuis.

B Butler (Rhett) Je vous en ai parlé il y a peu. Le héros le plus romanesque, le plus beau, le plus mystérieux des 100 dernières années (Au moins). Incontournable

C Cid (Le) A l’adolescence, certains classiques peuvent vous tomber des mains. Moi je suis tombée sous le charme du Cid de Corneille, qui n’avait pas que du cœur, mais aussi du panache.

D Darcy (Fitzwilliam). M. Darcy de Orgueil et Préjugés. A lire de toute urgence si ce n’est déjà fait. Pour moi, il est de la même trempe que Rhett, quoique plus timide. Pour tout vous dire, chers amis, par la grâce du Satellite, j’ai pu visionner ce week-end les 6 épisodes du feuilleton réalisé par la BBC en 1995, avec Colin Firth. Vous voudrez bien comprendre que je suis sous le choc !! (Je défie la colinophile en chef de me dire le contraire…)

E Emerson (Walter Peabody, dit Ramsès) Le fils d’Amelia Peabody et de Radcliffe Emerson, après avoir été un enfant surdoué et pénible est devenu un jeune homme extrêmement séduisant et dangereux, maîtrisant l’art du déguisement, la technique de l’espionnage et la passion de l’égyptologie.

F Fabrice del Dongo. Comment, vous ne savez pas qui c’est ??? Outre un très joli prénom, Fabrice est tout simplement le héros magnifique d’un roman magnifique, où vous parcourrez l’Europe au rythme endiablé de la plume de Stendhal, dans la Chartreuse de Parme !

G Gambit (Mike). Vous vous rappelez de Chapeau melon et Bottes de cuir. Et bien, dans les dernières saisons, j’avais un faible plus que certain pour Gambit, le beau brun qui entretenait une relation ambiguë avec la belle Purdey…

H Heathcliff Impossible de ne pas le nommer. Ce personnage haïssable et passionné, que toutes les jeunes et impressionnables lectrices se sont toutes crues capables de dompter !

I Indiana Jones le chapeau de l’homme au fouet a longtemps fait partie de mes fantasmes, j’avoue (Ou alors, était-ce l’inverse ?) (Hum) Bref, on attend avec impatience le 4ème volet…

J Joffrey de Peyrac Que celle qui n’a jamais soupiré devant la magnifique balafre de Joffrey, en soupirant telle Angélique « Ah, Joffrey » me jette la première pierre (Mais pas trop fort, quand même) (Aïe)

K Koikcékça ? Je ne sais pas. A la place de ce vilain K je vous propose un ami : Voire même un « friend ». J’ai toujours été complètement conquise par Chandler Bing. Je ne sais pas si c’est grave, mais il est hors de question que je me soigne !!

L Lupin (Arsène) C’est le plus graaaaand des voleeeuuuurs, oui mais c‘est un gentlemaaaan…. Enfin, j’aime plus les livres que le feuilleton, le pouvoir de sexytude de Georges Descrières m’ayant toujours semblé à l’état latent…

M Morelli (Joe) Le flic le plus sexy du New Jersey. L’homme de tous les rêves de Stéphanie Plum. Ces temps-ci, j’ai tendance à l’imaginer sous les traits de David Boreanaz, avec une pincée du gars le plus célèbre du New Jersey : Bruce Springsteen. (Dont l’inoubliable titre « Born to Run » est devenu l’hymne officiel de cet Etat. Voilà ce que j’appelle un hymne sexy !!)

N Non, je n’ai pas de N. mais j’ai un D et un R. Si vous les mettez côte à côte, ça vous fait Doug Ross, alias George Clooney. D’autres questions ?

O jOhn rOss alias JR. Ewing, bien sûr. Et vous trouvez ça drôle, de trouver du charme à un alcoolique cupide, gros et méchant ?

P Petruccio. Le protagoniste macho de la Mégère Apprivoisée. J’ai toujours pensé qu’en fait, il s’agissait d’un faux macho et vrai amoureux. Pour moi, le vrai Petruccio n’est pas Richard Burton mais Bernard Noël. Si si. C’est à voir. (En revanche, pour Katharina, Elizabeth Taylor est impériale) (C’est autre chose que Rosy Varte)

Q Quichotte (Don) Tout d’abord, remercions-le de m’aider à compléter cette lettre ingrate de l’alphabet. Sa folie et son dénuement peuvent sembler pitoyable, mais son amour pour sa Dulcinée en fait un révolutionnaire idéaliste. L’interprétation qui en est donnée par Jacques Brel est inoubliable (La chanson « La quête » est d’ailleurs ma préférée du grand Jacques)

R Ranger. Le chasseur de primes le plus sexy du New Jersey Le deuxième homme des fantasmes de Stéphanie Plum. Apparemment, dans l’intimité, il est inoubliable. La totalité des femmes rêvent de le voir nu. Même la grand-mère de Stéphanie. Ce qu’il apprécie moyennement.

S Strogoff (Michel) La découverte de Jules Verne s’est faite pour moi avec ce héros. Le souffle des grandes épopées, le vent de la steppe, l’aventure épique. C’est tout cela, Michel Strogoff. La scène de l’aveuglement par le passage devant les yeux d’un sabre chauffé au feu est grandiose.

T Turner (Cole). C’est là que je l’ai découvert, le beau démon de Charmed. Combien les autres paraissaient fades, à côté de lui !! Julian Mc Mahon, depuis reconverti en chirurgien trash dans Nip/Tuck, y développait déjà un fort pouvoir attractif…

U Ulysse. Non, pas 31 !! Le vrai, le seul, celui de l’Illiade, que je n’ai jamais eu à étudier durant mes études, mais que j’ai quand même lu, de moi-même. Traitez-moi de folle si vous voulez. En vérité, il faut plutôt y voir une manifestation de mon amour absolu de la Grèce.

V Victoire, j’y suis presque…

W Où croyez-vous que je puisse trouver un héros en w ??? Alors, pour rester dans le domaine de l’étrange, je vous propose Spock. Ca peut paraître bizarre, mais il fut une époque où j’ai développé une attirance glauque pour le Dr Spock et ses oreilles en pointe. Ca veut sûrement dire quelque chose.. Limite, je préfère ignorer quoi !!

X alors là, je n’ai pas. Je vous propose de le remplacer par Robin des Bois, qui m’a d’abord enchanté petite fille sous les traits d’un renard, puis sous les traits hollywoodiens de Errol Flynn, avant de me conquérir définitivement avec l’irrésistible Kevin Costner.

Y Mais qu’est ce que c’est que cette lettre d’importation ? Je vous propose de la remplacer avantageusement par un autre produit importé en France par une chanteuse qui pour ne pas avoir beaucoup de voix n’en a pas moins un goût très sûr en matière d’hommes : Jack Sparrow, L’inénarrable, kitchissime, ambigu et sexy Jack Sparrow. Raah, y’a-t-il besoin d’un dessin ?

Z Zorro. Le renard californien est un mélange de Robin des Bois et du Ranger cité plus haut. Pour moi, depuis quelques années, indissociable de l’image d’Antonio Banderas, dont la moue sous le masque noir est une évocation trop dure à supporter; (Filez-moi mes gouttes. c'est urgent !!)

Et vous, quel est le héros de vos fantasmes ?

La curiosité est un vilain défaut

Scarlett Alexandra Ripley Plusieurs éditions
Le clan Rhett Butler Donald Mc Caig Oh Editions

Oh oui, je suis trop curieuse !!

Je suis sûre que la plupart d'entre vous, en visionnant les images d'en-tête, ont déjà compris où je voulais en venir.

Disons que je bats ma coulpe, et que cette mortification s'avérant insuffisante, je viens offrir mon indignité et ma faiblesse à vos yeux navrés.

Comme vous l'avez sans doute deviné, je suis absolument folle de GWTW : Gone With The Wind ou Autant en emporte le vent, au cas où il existerait des êtres humains, sur terre, qui ignoreraient ce chef d'oeuvre, et je parle aussi bien du livre, qui va nous occuper ici, que du film. Que celle qui n'a jamais rêvé d'une heure, d'une minute, d'une seconde seule avec Rhett Butler/Clark Gable me jette la première pierre.

Mais il est bien clair que j'aurais dû en rester là...

Seulement, je suis une monomaniaque boulimique. Cette tournure d'esprit, outre qu'elle nuit gravement à mon tour de hanches, nuit également, d'une manière radicalement opposée, à mon porte-monnaie.

Il y a quelques années, je n'ai donc pu résister à cet appel du ventre et j'ai acheté "Scarlett", d'Alexandra Ripley. De cet auteur, que je savais sudiste et dont j'avais lu "Charleston" sans déplaisir j'attendais au moins un respect de l'oeuvre, même si je savais qu'elle ne POURRAIT PAS être à la hauteur de l'original.

Et là, quelle désillusion.

Ce n'est pas que "Scarlett" soit un livre mauvais en soi, mais il eut été plus honnête et plus réaliste de la part de l'auteur (Oui, je suis une naïve idéaliste, on ne se refait pas) de ne pas donner à ses protagonistes les noms de Scarlett et Rhett, car je ne les ai pas reconnus. Cette femme qui s'appelle Scarlett, qui devient bonne et altruiste, et qui découvre les valeurs d'une vie sobre et peu fortunée, ce n'est PAS Scarlett. Cet homme blessé et pusillanime, qui ne pense qu'à respecter les codes sociaux rigides de Charleston, ce n'est PAS Rhett. ce sont des ersatz (comme dirait Julien Doré) sans goût ni couleur, des pantins articulés qui s'agitent dans une histoire grandiloquente peu ou pas du tout crédible. Les ficelles sont grosses, Scarlett, qui apparaît à la fin De GWTW comme une femme dure, qui souffre et s'aperçoit qu'elle a construit sa vie sur du vent n'est plus qu'une gamine insouciante qui ne pense qu'à s'amuser. Rhett n'est plus cet homme las, épuisé par 10 ans de batailles contre les fantômes, par la souffrance de la mort de sa fille et par la mort de ses espoirs concernant Scarlett, mais il devient un homme du monde bien conformiste, qui finit par épouser la pire des oies blanches.

Cet avatar (Je ne peux me résoudre à l'appeler un livre) a fait l'objet d'une adaptation télévisée, que j'ai vue, histoire de boire la coupe jusqu'à la lie, et aussi pour vérifier de manière totalement rigoureuse, objective et scientifique, (Vous me connaissez, il ne saurait en être autrement) si Timothy Dalton tenait la comparaison avec Clark Gable. La réponse est "presque", pour les curieux, mais la série tient les promesses du livre. C'est pitoyable.

Pourtant, cette expérience ne m'a pas suffi.

L'année dernière, alertée par les muses du marketing et par celles de la rumeur positive entourant l'auteur, spécialiste de la guerre de Sécession, je n'ai eu de cesse de me procurer cette variation au nom étrange "Le clan Rhett Butler".

Contrairement à "Scarlett", '"Le clan" ne se positionne pas comme une suite, mais comme un parallèle de GWTW. Donald Mc Caig nous livre le point de vue de Rhett, en passant par son enfance, son adolescence, et sa vie, ainsi que celle d'Ashley Wilkes, sur la guerre de Sécession. Ce livre est certes très différent du premier, mais il m'a encore plus laissé sur ma faim : Pas de descriptions, alors que c'est une des caractéristiques majeures du style de Margaret Mitchell, aucune finesse ni analyse un peu poussée des relations entre les personnages, que ce soit Scarlett, qui passe comme un fantôme néfaste dans les 2/3 du livre, Rhett, qui devient un fade et lisse chevalier blanc, romantique-mais-rebelle, plein de bons sentiments politiquement corrects envers les pauvres, les noirs, les prostituées, ce qui certes est tout à son honneur, mais sonne furieusement de façon anachronique à la fois historiquement et en lumière de l'oeuvre originale. Rhett pense comme un homme du XXIème siècle, mais en 1860. Quant à Belle Watling, la péripatéticienne au grand coeur, elle est un cliché ambulant sur lequel je ne veux même pas m'appesantir.


Le livre réussit même l'exploit de nier un élément-clef de GWTW : A savoir la fameuse nuit, au bout de plusieurs années de son 3ème mariage, où Scarlett découvre le réel bonheur physique dans les bras de Rhett. Cette nuit pendant laquelle est conçu le bébé auquel elle tient et qu'elle perdra en tombant dans les escaliers. A la place de cela, nous avons droit à des scènes quasiment SM pendant le voyage de noces à la Nouvelle-Orléans qui vont totalement à contre-courant de l'évolution des sentiments entre les deux personnages. Mais comme cet auteur ignore totalement ce que peut être la description, ou même, soyons fous, l'analyse d'un sentiment, il n'en est absolument pas dérangé. A la place, on nous mentionne un nombre incalculable de fois que "les yeux noirs de Rhett plongent dans les yeux verts de Scarlett", ou inversement. Voilà toute l'analyse de leur relation que j'ai tiré du livre. En revanche, j'ai beaucoup appris sur la petite histoire de la Guerre de Sécession. Non que je ne veuille apprendre des choses sur cette époque, au contraire, j'ai lu des ouvrages sur le sujet, mais là n'était pas le propos. Au global, une grande déception.

Au final, chers amis, voici donc deux livres que j'aurais mieux fait de ne pas acheter et que je vous conseillerai pas. D'autres sont moins sévères que moi : Caro[line], par exemple, est d'un avis beaucoup plus nuancé sur la question. J'ai également découvert à la fin de ce post en cherchant un lien que Karine partageait mon désappointement.

Si vous m'en croyez, restez-en à l'original. deplus, si vous êtes une vraie passionnée, comme moi, il vous suffira de vous réciter mentalement (Oui, je suis une grande malade qui connait son GWTW par coeur)


"Scarlett O'Hara n'était pas d'une beauté classique, mais les hommes ne s'en apercevaient guère quand, à l'exemple des jumeaux Tarleton, ils étaient captifs de son charme. Sur son visage se heurtaient avec trop de netteté les traits délicats de sa mère, une aristocrate du littoral, de descendance française, et les traits lourds de son père, un Irlandais au teint fleuri"
Pour moi, je m'en tiendrais là.


On n'a jamais fait mieux, non ?

I'm an absolute beginner


Bruxelles Belgique Manneken-Pis.


Figurez-vous que je me suis faite taguer, chers amis. Outre la douleur non négligeable dûe à cette agression, je dois donc, pour la première fois sur ce blog chers amis, vous révéler quelques détails, croustillants ou pas, sur ma vie antérieure !!

Cette personne dont je soupçonne les motifs ténébreux, quoiqu'elle soit passée au rose dans son blog, me fait l'honneur de m'inclure dans sa liste de victimes sacrificielles à la déesse Jeanne M (Non, je n'ai rien fumé, lisez juste son post pour comprendre). Je vais donc vous entretenir d'un certain nombre de choses qui ne présentent d'intérêts que pour moi -et encore- et pour vous, si vous y trouvez matière à comparaisons avantageuses en votre faveur.

Voici donc sous vos yeux esbaudis :

1) Mon premier job. Alors là, déjà ça se complique. Je suis une fonctionnaire qui a passé le concours en même temps que ses derniers diplômes (Dont d'ailleurs 2 épreuves le même jour, mais à 200 km l'une de l'autre, un jour de blocage des autoroutes par les routiers, merci Papa de m'avoir pilotée !!) et qui n'a jamais exercé de job d'été (En plus, je suis une sale privilégiée) . Donc, je n'ai jamais travaillé que pour UN SEUL employeur. Je sais, c'est fou. On va dire guichetier, puisque c'est le premier stage que j'ai fait dans ma noble et belle entreprise publique.

2) Ma première voiture. Hum. C'est là qu'il faut que je vous apprenne que je suis d'une nature très impressionnable, et que si les examens d'université ne m'ont jamais causé de réel souci, l'idée même de passer son permis me fait encore voir trouble. J'ai donc mis 2 ans à passer ce truc 5 fois. Et j'ai pu ensuite savourer, les joies de la conduite d'une Fiat Panda noire, d'un confort rigoureux, et d'une résistance aux tâches proches du néant (N'achetez JAMAIS de voiture noire). A partir de 110 km/h, ça vibrait de partout, et sa prise au vent m'a créé quelques soucis pendant les 2 ans 1/2 où j'ai vécu sur la Côte d'Opale, la région où tu ne sens pas le moisi.

3) Ma première page de scrap/web. Alors là les enfants, autant vous dire que le scrap et moi, c'est mort. Je suis nulle pour ce genre de choses. Ma fille de 7 ans, qui elle, adore ça, est bien meilleure que moi. Pour le web, et bien en juillet 2006, mais je préfère laisser ce premier salon provisoirement en pause pour des raisons compliquées et très simples à la fois.

4) Mon premier voyage. (Hors des frontières). Alors, maintenant que je vous ai dévoilé ma ch'titude, vous vous doutez bien que je vais vous causer Belgique. Quand j'avais 8 ans, il y a TRES longtemps, nous avons enmené la famille du midi, qui se prenait pour Paul-Emile Victor en Antarctique (Au moinsssss), découvrir Bruxelles. Nous avons cherché le Manneken-Pis, et comme nous ne le trouvions pas assez rapidement au goût des invités. Nous avons échoué, vers 16H, à manger des crevettes-frites (Et oui, personne n'a pris de moules, on en avait mangé la veille) avec une bonne bière (Pour les adultes, non je n'en ai pas eu, moi). En reprenant la voiture, nous sommes passés sans le vouloir DEVANT le Manneken-Pis. Du coup, on a fait une photo.

5) Mon premier baiser . Sur un slow, pour voir comment c'était, un vrai baiser. (Résultat de l'époque : Beurk)

Et donc, pour plaire à ma tagueuse :

6) Mon premier coup de foudre littéraire. Almanzo Wilder, dans la petite Maison dans la Prairie, dans la superbe édition avec un volume de chaque couleur.

Et je passe donc mon témoin à .... Karine, Luna Pat, NatduVénez , TiteKnacky et Zaboo, si elle veut. (Ne me remerciez pas, surtout...)

PS Contrairement à certaines, qui ont des références douteuses tirées de chanteuses mal coiffées de variété française, vous noterez que ma classe internationale me fait tirer les miennes d'un dénommé David B. , que vous pourrez savourer tranquillement, maintenant que vous avez tout lu.


Une ch'ti parmi vous...

Bienvenue chez les ch'tis De et avec Dany Boon et Kad Merad, Line Renaud etc

Après de nombreuses hésitations, dues pour grande partie à l'absence d'objectivité liée à ma condition (Je n'ose dire "qualité") de ch'ti, je me suis dit qu'un film qui battait à ce point les records d'entrée méritait bien une petite chronique !

Pour tout vous dire, j'étais très méfiante à l'idée de le voir ce film. Son film "La vie de chantier" ne m'avait pas convaincu, et que la diffusion de ses spectacles m'avait donné l'impression que Dany Boon voulait vraiment faire passer les gens du Nord pour des arriérés.

La bande-annonce que j'avais pu voir, à base de "plat pays", de pluie et de K-ways ne m'avait guère enchantée, même si je suis une fan absolue de Jacques Brel. Nous étions nombreux, nous les ch'tis, à tendre le dos en nous demandant à quelle sauce nous allions encore être ridiculisés.

Néanmoins, les aléas de la vie étant ce qu'ils sont, je fus conviée à une avant-première, en pays ch'ti donc, avec moult champagne, petits-fours et fauteuils confortables. Vous conviendrez avec moi, que ça ne refuse pas (Le ch'ti de base n'aime pas vexer inutilement, surtout quand il y a une occasion de faire la fête...)

Alléchée par les bulles et le saumon, je me suis donc préparée psychologiquement à la vision de cette oeuvre impérissable, en me disant que de toute façon, étant notre réputation, à nous autres, les gens du Nord (Oui, je sais on a dans le coeur le soleil etc.), n'était plus à faire.

De plus, mon passé professionnel (Non je n'ai pas été facteur) appréhendait quelque peu l'argument de base, à savoir la mutation d'un postier du Sud vers le Nord. Pour tout vous dire, l'un de mes ascendants les plus directs est justement un de ces "émigrés de l'intérieur", et ses trémolos dans la voix quand il conte son arrivée au pays de la pomme de terre et de la bière (Et du maroilles, je ne l'oublie pas) n'auguraient rien de bon.

Et...

Et...

Et j'ai été très agréablement surprise. Sur le film règne un esprit bon enfant, chaleureux, convivial, jamais aigri, jamais méchant... à l'image des ch'tis justement. Dany Boon ne prétend pas que tout est merveilleux chez nous, ce en quoi il a parfaitement raison, mais il ratifie avec force cette idée que le plus important, ce n'est pas le climat, mais l'accueil et l'amitié. Loin des banderoles haineuses et insultantes, il véhicule des notions d'entraide et de simplicité que je trouve particulièrement bienvenues.

Je crois d'ailleurs que c'est ce qui a fait le succès aussi phénoménal qu'inattendu de ce film, la simplicité, l'esprit bon enfant, l'absence de tout esprit supérieur, mais juste une critique tendre de tous nos clichés, que ce soit ceux du Nord ou ceux du sud, d'ailleurs.

J'ajouterais un petit bémol concernant Line Renaud, qui joue faux et qui parle le patois nordiste de manière totalement affectée. Même son personnage est faux ! Si j'ai déjà vu des gens tremper des tartines de saindoux dans leur café au lait, je vous avoue que tremper du maroilles, ça non, vraiment...

Pour conclure, je n'utiliserai pas le terme de "biloute", que je n'avais jamais prononcé avant et dont l'audition journalière sur les lieux de mon travail commence à me fatiguer, je vous dirai simplement

Chalut tertous !! (Salut à tous)

Pour en savoir plus, le site...

Et la désormais célèbre parodie de Stars wars en ch'ti !!



It's raining again...


La Mousson Louis Bromfield Editions d'origine épuisées, mais dans toutes les bibliothèques et dans différentes collections.

J'ai décidé aujourd'hui de vous présenter un vieux compagnon de route, un livre, publié en 1937 qui m'accompagne depuis mon adolescence et que je relis tous les 3 à 4 ans, y découvrant toujours le même plaisir, y découvrant toujours de nouveaux éclairages.

Nous sommes en 1936, dans l'Etat de Ranchipur, dirigé sous le "protectorat" anglais par un vieux maharadjah de manière humaniste et éclairée.

C'est la fin de la saison sèche, et la mousson salvatrice se fait attendre.

Louis Bromfield commence par nous faire visiter sa galerie de portraits : Ransome tout d'abord, l'anti-héros blesssé par la guerre et les débauches, aristocrate anglais qui se détruit dans l'alcool, fasciné, hypnotisé par les Indes, mais aussi un couple de missionnaires étriqués à merveille, une Maharani grande dame, un duo de vieilles demoiselles institutrices, une vieille dame pleine de malice et de sagesse, un médecin hindou épris de liberté, une jeune fille résignée, une jeune fille révoltée, une aristocrate anglaise expérimentée dans pas mal de domaines et son millionnaire parvenu de mari. Chacun de ces personnages, parfois stéréotypés lors de cette première approche, nous est présenté dans une lente approche, avec un luxe de détails nous permettant de saisir au plus près leurs pensées.

Et il fait chaud. Si chaud et si lourd. Je vous conseille de lire ce livre en été, sur la plage, pour éprouver toute la pesanteur de cette chaleur. (Moi, je l'ai relu à Noël, pour me réchauffer...) Vous vous surprendrez à guetter le ciel, encore et encore....

Jusqu'au point de fusion, jusqu'au point de scission, jusqu'à l'explosion, le coup de tonnerre du début de la Mousson. La Mousson qui va devenir une catastrophe, la mousson qui va engloutir, la mousson attendue comme le renouveau de la vie va apporter l'épidémie et la mort.

La Mousson va permettre à chacun de se révéler, elle va dépouiller chacun de ses artifices, et nous amener à voir l'être humain qui se cache sous les stéréotypes.

Pour certains, la Mousson sera l'occasion de la rédemption, pour d'autres, elle fera éclore la honte, la mort, la petitesse et les bassesses, mais aussi l'amour et l'envie de vivre.

Outre l'attachement que peuvent provoquer certains personnages, Louis Bromfield, jusque dans ses propres préventions et automatismes, nous donne à voir l'Inde d'avant la seconde Guerre Mondiale, l'Inde qui veut se libérer, le système social hérité du XIXème siècle qui craque aux coutures. Jusque dans sa hiérarchisation des inquiétudes et des menaces diverses qui assaillent ses héros, sa manière désinvolte et légèrement méprisante de considérer le peuple indien, entité grouillante et malodorante, est une indication de plus.

Loin d'être un auteur raciste ou colonialiste, comme nous aurions tendance parfois à le penser avec nos yeux actuels, Louis Bromfield nous conte l'émergence de l'idée d'indépendance chez les Blancs dominants et l'affranchissement du sentiment d'infériorité chez les colonisés et les soumis(e)s. Rien n'y est noir ou blanc, l'auteur nous conduit avec douceur et délicatesse au travers des intentions cachées, des sentiments déguisés et des hypocrisies de toute sorte.

Certains considèrent qu'il ne s'agit pas là de grande littérature. Peut-être. Qu'il s'agit d'un style dépassé. Peut-être.

Ce livre, que je n'ose qualifier de roman-fleuve, m'a apporté des joies et des horizons qu'un grand nombre d'ouvrages plus renommés ne m'ont jamais amené et chers amis, je ne saurais trop chaudement vous recommander de le lire.

Pour en savoir plus, une description plus détaillée ici ou et quelques éléments sur le film qui en été tiré .

Article écrit au son du seul, de l'unique, de l'irremplaçable Francis Cabrel
 

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