La Belle Cordière

Collection "Pour les Nuls " La littérature Française"


Non, vous ne rêvez pas, c'est bien moi ! En chair et en os, du moins virtuellement (Ce qui prend moins de place), qui a enfin réussi à faire du tri dans sa tête et dans son web, qui contrairement aux apparences, n'en veut à personne, quoiqu'un bon peu de spécialité dijonnaise lui soit monté au nez pendant quelque temps (La personne concernée se reconnaître, je pense) mais qui, dans un élan d'économie responsable irrépréssible, a décidé de faire un peu de recyclage de sa vie d'avant (Si vous ne la connaissez pas, je préfère vous laisser à votre bienheureuse ignorance).

J'ai toujours été portée sur la défense des droits de la femme, et même si ce n'est plus à la mode actuellement (Du moins dans ELLE, qui ne m'avait pas habituée à ça !), j'aime mettre en valeur, si j'en suis capable, une femme talentueuse et accomplie.
Aujourd'hui, donc, je reprends et amende un vieux texte à moi, dans lequel j'ouvrais une parenthèse sur une femme que j'ai découverte et lue grâce à ma magnifique acquisition "La Littérature pour les Nuls" parce que je ne connaissais que son surnom "La Belle Cordière", et sa réputation de ... chaudasse, y'a pas d'autre mot (La Paris Hilton de l'époque, quoi, mais pas avec le même QI !! Oui QI petites coquines...).
Afin de juger par soi-même, the portrait of Louise Labé


Mais le poème qui était cité, je le connaissais un peu, je le trouve magnifique et je n'ai pu résister à l'envie de recueillir votre opinion.

Juste une petite précision pour ceux qui n'auraient pas envie d'aller se balader sur ces liens : "Cordière", parce que son mari était "cordier", c'est un métier, oui, oui..

Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.

Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie

Et la traduction en français moderne :

Embrasse-moi, embrasse-moi encore et encore :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las, te plains-tu ? Viens, que j'apaise ce mal
En t'en donnant dix autres encore plus doux.
Ainsi mêlant nos baisers si heureux
Jouissons l'un de I'autre à notre aise.

Alors chacun de nous aura une double vie.
Chacun vivra en soi et en son ami.
Laisse-mo
i, Amour, imaginer quelque folie :
Je suis toujours mal, car je vis repliée sur moi,
Et je ne puis trouver de satisfaction
Sans m'évader de moi-même.


Alors, c'est pas beau, ça ?

Maintenant, si vous préferez Beyoncé ou Rihanna, on va pas en faire un drame, mais bon, shame on you !!

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Houuu mes oreilles chastes ...

C'est chaud chaud chaud mais fort bien écrit

Anonyme a dit…

la version en ancien Français a coulé tout seul, j'avais lu Lancelot par son premier auteur (oublié honte à moi), et passé quelques pages, je ne m'en rendais même plus compte.

En plus j'adore cette collection.
Eh oui, j'y ai appris plein de trucs.

Et la dernière strophe est très parlante.

Gros bisous

Ashley a dit…

Je crois bien que j'ai jamais rien entendu de Beyoncé ou Rihanna, mais Louise Labé oui (enfin lu quoi, pas entendu, parce que je crois bien qu'elle a pas trop eu le temps de tourner des clips Louise)

Bref, contente que tu sois revenue

FD-Labaroline a dit…

Oui, je connais la Louise mais je connais pas Rihanna...(apparemment ça n'est pas indispensable). Tiens, puique tu en parles, il y avait fut un temps (le temps d'avant) une liste des femmes célèbres et intelligentes sur un certain blog...Ouxédon ?j'aimais bien cette liste établie à plusieurs mains...
Pour en revenir au poéme oui j'adore..;et ça fait partie des poésies d'amour que j'avais envoyés à mon Doux (un mel d'amour par jour...notre devise...)il y a qqs années...

Anne a dit…

@Tite Ouh, une saucisse chaude, dis donc !!

@ Arwen Je n'ai jamais étudié l'ancien français, mais le latin, si, alors je trouve qu'en le disant, ça coule tout seul. Je le trouve très très fin, sous ses dehors un peu "chauds" ce poème...

@ Ashley Je vois que ta culture va dans le bon sens..et merci...

@ FD Rihanna est superfétatoire... Pour en revenir à cette liste de femmes, je pensais la même chose que toi cet AM, et sans doute va-t-elle revenir sous une forme ou une autre.. Tant de boulot en commun...

Dis donc, c'est super le coup du mail avec Doux...

Anonyme a dit…

Pourquoi se voiler la face sur ce qu'il y a de plus beau quand on aime quelqu'un.

Tu as bien raison, de braver les tabous, et avec tant de poésie !

gros bisous

Anonyme a dit…

Chouette, you're back!
J'ai fait lire ces sonnets à mes 1ère, ils ont trouvé ça terriblement ennuyeux, les pauvres... :))) Moi j'adore!

Anne a dit…

Arwn, pour moi c'est beaucoup plus compliqué que ça, mais passons.... J'ai horreur de l'hypocrisie et de la mesquinerie, sous toutes leurs formes. Le Moyen-Age était bien plus sain à cet égard...

Fashion Meri :)) Yes, Appo a trop envie de parler et S.A. a trop envie de se taire, mais je vais élargir mon champ d'action à tous les loisirs... (Espérons que tes élèves vont évoluer en vieillisant !!)

Anonyme a dit…

Le moyen âge ? mais ce n'était que barbarie, chaque seigneur envoyait ses soldats pour s'approprier un autre château, les femmes violées, le droit de cuissage, et j'en passe.

A part en littérature, je hais le comportement des gens de cette époque.

Mais bon, nous n'y étions pas, et tant mieux.

bon dimanche ma belle, et gros bisous

Anne a dit…

Et bien tu vois Arwen,j'ai lu dernièrement beaucoup de choses qui m'amènent à une vue plus mesurée sur le M.A même si ce que tu dis n'est pas faux.

Anonyme a dit…

Euh, la vision d'Arwen du Moyen-Age est quand même caricaturale. Les femmes ont eu pas mal de liberté au MA, plus que dans les siècles qui ont suivi. Et le doit de cuissage était très peu pratiqué. Mais bon, je dis ça, je dis rien. :))

Anonyme a dit…

Bon je sais bien que je ne connais qu'une partie de la vérité.
si vous avez un livre qui me permet de positiver cette époque , je prends.

Ce dont je parle se produisait auprès des gens défavorisés, comme déjà et encore bien sûr.

bisous les filles

Anne a dit…

@ Fashion Pourquoi diable la vision d'un droit de cuissage exercée par un ssie de Colin m'est-elle venue à l'esprit dis donc...

@ Arwen Je vais essayer de te trouver ça, mais rien que la lecture de "La Chambre des dames" est intéressante de ce point de vue, je trouve. Ceci dit, loin de moi l'idée de nier la barbarie de certaines moeurs et la rudesse de la vie de 95 % de la population de l'époque.

Anonyme a dit…

Je pense que nous sommes d'accord.

Mais dans mes classes, je parlais des châteaux forts, de la vie des seigneurs et de celle des paysans.

.......... l'amour galant de cette époque n'est pas racontable pour ces petits.

C'est malheureux de voir que dans les pourcentages très peu de choses ont changé.
Certes on n'empale plus, on se lave, mais on expulse, et il y a toujours les faibles qui ont faim.

Il a été dit que l'histoire était un éternel recommencement. Avec des nuances, mais je pense que oui.

J'ai dû le lire ce livre, mais il y a longtemps, du temps où je "bouffais" trois livres par semaine.........

bisous

 

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