Comment devenir une héroïne romanesque en 10 leçons

Telle que vous ne me voyez pas, chers amis, je suis actuellement perdue –encore, dixit Petit Mari- dans une grande saga romanesque, alors même que ma PAL, non contente d’avoir envahi ma table de chevet, le dessous du lit et une chaise, s’entasse actuellement par terre, défiant toute notion de nettoyage, de poussière, voire de rangement.

La faute en revient à ce swap, et plus particulièrement à Tina, l’une de mes généreuses swappeuses. Cette téméraire et bien intentionnée personne m’a envoyé Le Chardon et le Tartan, tome 1.

Autant vous dire, chers amis, que j’entame actuellement le tome 10, tout en jetant un œil discret sur les suivants, au mépris de tout suspens, de toute logique, et même, c’est un comble, de tout plaisir de lecture.

Est-ce une tare, je n'en sais fichtre rien, mais en tout cas, je suis saga-addict et heureuse de l'être.

D'ailleurs, au fil des années, de mes lectures et de mes engouements, j’ai pu déceler certains traits immuables communs à toutes ces têtes d’affiche. Aujourd’hui donc, à vous qui rêvez d’une autre vie, je me propose donc de donner les 10 commandements de l’héroïne romanesque. Ma mémoire ayant ses limites, je me baserai sur 3 sagas en particulier : Les Enfants de la terre De J Auel, Angélique de A et S Golon, et Le Chardon et le Tartan de D Gabaldon. Ceci dit, si vous avez d’autres références, n’hésitez pas ( !). Pour les personnes qui n’auraient pas lu ces livres et qui souhaiteraient conserver le mystère, rassurez-vous, je ne pense pas avoir spoilé quoi que ce soit. Si ce n’était pas le cas, signalez-le !

1 Belle tu seras : En effet, pas de Ugly Betty chez les héroïnes. Toutes, dès leur plus jeune âge, se distinguent par leur singulière beauté, qui suivant leur entourage, éveille la jalousie (Angélique), l’admiration, (Toutes) ou l’incompréhension due à des critères de beauté alternatifs (Ayla)

2 Indépendante tu seras : Ces héroïnes, de multiples façons, ne peuvent envisager d’agir de façon conforme à leur milieu ou même à leur époque. Ayla veut absolument apprendre à chasser, ce qui est tabou dans Le Clan, Angélique fomente une cabale contre Monsieur, frère du roi, Claire jure comme un charretier et va jusqu’à être prise pour une sorcière.

3 Mariée de force tu seras : Ayla, la moins gâtée du lot, subit les assauts de Broud, l’affreux fils du chef. Angélique, pour sauver sa famille, doit accepter le mariage avec le boiteux et défiguré Joffrey, Claire, pour éviter d’être prise pour une espionne, doit épouser un écossais plus jeune qu’elle et sans le sou, Jamie.

4 Une bonne amante (Voire une accro au sexe) tu seras : Ayla, après avoir découvert le plaisir dans les bras de Jondalar, se livre au fil des livres à toutes sortes d’activités torrides, souvent en plein air, d’ailleurs. Angélique, initiée à l’amour par Joffrey de Peyrac, connaît ensuite toutes sortes d’amants qui enrichissent considérablement sa palette d’expression corporelle. Claire, après avoir initié son jeune époux, manifeste ouvertement et à tout propos son appétit de sexe en général, et de Jamie en particulier.

5 Mère dévouée tu seras : Ayla préfère laisser Durc, son fils à sa sœur plutôt que de l’exposer à sa vie de bannie. Néanmoins, elle pense toujours à lui. Angélique va jusqu’à se vendre pour Florimond et Cantor, ses deux premiers enfants. Claire quitte Jamie pour sauvegarder sa grossesse et la future Brianna.

6 Imprudente, voire téméraire, tu seras. Angélique refuse de se soumettre au roi et devient la Révoltée du Poitou. Claire sauve au péril de sa vie son mari d’une prison et des griffes de l’horrible Jonathan Randall, Ayla ne cesse de se rebeller contre le Clan, fait ami-amie avec un Lion des Cavernes et apprivoise des chevaux.

7 Convoitée tu seras : Ayla ayant échappé à l’ignoble Broud, est convoitée au fil des livres par la grande majorité des hommes qu’elle rencontre. Il faut avouer que cette grande blonde aux yeux bleus gris et à l’accent exotique a de quoi faire rêver. Angélique, une belle blonde aux yeux verts, fait tourner les têtes depuis sa prime jeunesse. De Nicolas, son ami de jeunesse, jusqu’à Desgrez, l’Eliott Ness du XVIIème siècle, en passant par tous les pirates, bandits, marchands et hommes d’église qu’elle peut croiser, ils sont tous sous son charme. Y compris, et surtout le roi Louis XIV. Le seul dont elle ne voudra pas d’ailleurs, la dame n’étant pas par ailleurs très farouche. Je constate néanmoins, navrée, que Claire Beauchamp ne plait qu’à Jamie, sans doute parce qu’elle est châtain, et frisée. Comme moi. Enfin, bref, je m’égare…

8 Les plantes et leurs vertus tu connaîtras : Ayla est élevée par une guérisseuse. Elle développe ensuite ses propres connaissances et soigne même un cardiaque à la digitaline. Claire est d’abord infirmière, puis chirurgien. Elle passe son temps à soigner, panser ou recoudre toutes sortes de gens, et surtout son beau mari qui a l’art de se mettre dans de fâcheuses situations. Angélique, une fois arrivée en Amérique, durant les longs hivernages, se met à soigner tout le monde, en venant même à copiner avec les Iroquois pour une recette médicinale de plus.

9 Propre et hygiéniste tu seras : Ayla se lave quasiment tous les jours, au moins les parties stratégiques, même en hiver. Elle n’hésite jamais devant un bon bain en rivière, alors même qu’elle vit à l’époque glaciaire. Plus douillette, Angélique, à la Cour des Miracles, se fait apporter tous les jours une grande cuve d’eau chaude. Enfin Claire est très sensible à la puanteur des autres et enseigne à toute sa belle-famille comment se laver les dents.

10 Une voyageuse tu seras. Partant de Sibérie, Ayla traverse toute l’actuelle Russie, et toute l'Europe de l'Est pour se retrouver en Dordogne (Le tout à pied ou à cheval), Angélique navigue en Méditerranée, parcourt le désert en Afrique du Nord, puis émigre en Amérique du Nord qu’elle parcourt en tous sens (Bateau, cheval, chameau, tout lui est bon…) Claire voyage à travers le temps, mais aussi en Ecosse, en France, aux Antilles et en Amérique (Suivant les époques, en bateau, en avion, à cheval et à pied).

Sous des dehors romantiques, romanesques et romancées, l’héroïne de saga s’avère donc être une vraie super-woman amoureuse, mère, belle et rebelle, intelligente et passionnée. Une femme parfaite. Irréelle sans doute mais pas soumise. Une femme libre. Voilà pourquoi plus tard, j'initierai ma petite fille à cette grande passion : Les sagas.

Une fille de la plaine

Ah chers amis, j’ai bien du mal à revenir de vacances. Et pourtant, je vous prie de croire que ça n’est pas la qualité de mon ski qui me fait dévaler les pentes de la non-activité bloguesque. Moi, ça serait plutôt « chasse-neige, chasse-neige ».
Je suis d’une constance désespérante en matière de glisse : Nulle et sujette au vertige. Pour tout dire, ma fille de 8 ans skie déjà mieux que moi. (Mais elle, elle n’a pas le vertige, donc c’est mort comme comparaison !) (Non mais, c’est pas une gamine de 8 ans qui va m’en imposer) (Ah, on me signale que mon fils de 6 ans, qui lui a le vertige sera très prochainement meilleur que sa mère) (Oui mais en même temps, s’il tombe, c’est de moins haut) (Comment ça, ça n’a rien a voir ?) (Ayé, j’ai gagné le championnat du monde de la parenthèse).

Néanmoins, tous les ans, c’est avec joie que je me plonge dans les aléas de la location d'hiver en station alpine, même si un conjoint fou de glisse m’empêche de réserver dans les petites stations famiiales riches en pistes faciles dont je rêve.

Et comme tous les ans, je suis ravie de voir la montagne.

Tous les ans, la petite famille crie de joie devant les premières cimes enneigées à l’horizon. Et croyez-moi elle crie longtemps, étant donné le temps qu’on passe dans les bouchons. En même temps, ça occupe. Mais si « on » m’avait laissé m’arrêter chez ma blogamie, ç’eût été mieux ! Mais « on » n’avait peur de ne pas pouvoir aller chercher ses skis le jour-même. Et « on » avait peur de ne pas trouver tout de suite l’emplacement de sa location. Pourtant soigneusement sélectionnée in situ l’année précédente par sa douce et dévouée moitié. (Au moins 2 mots ne sont pas exacts dans cette expression, saurez-vous retrouver lesquels ?)

Bref, après moult tracasseries conjugales et angoisses féminines devant l’éventualité de devoir mettre des chaînes ET gravir une montagne en voiture avec une famille composée notamment de 3 victimes du mal des transports, nous voici arrivés.

Panorama magnifique, air vif, ciel bleu, soleil resplendissant.

Et déjà depuis quelques heures un curieux sentiment.

Pour beaucoup de monde, la montagne représente la liberté et la beauté.

Pour moi la montagne est source d’étouffement et d’inhospitalité.

Où que se porte mon regard, il est bloqué dans sa fuite vers l’horizon. Moi la fille des vastes plaines du Nord, la petite-fille des marais de Camargue, je n’ai plus d’échappée belle.

Partout, les montagnes me bouchent l’horizon.

Mon regard s’étrique. Je ne trouve d’échappatoire qu’en regardant vers le ciel. Ce qui ne va pas sans quelques problèmes les jours de neige.

Quand arrive la fin de semaine, quand nous repartons, au fur et à mesure que les montagnes s’éloignent, ma respiration s’allège, le poids sur mes épaules se lève. (Oui, même dans les bouchons).

Je crois que je suis définitivement une fille des plaines. La montagne, je la préfère théorique.

Ou alors je suis pathologiquement claustro !

Néanmoins, dès le mois de septembre, c’est avec grande joie que je rechercherai notre prochain lieu de vacances !

A ce propos, si quelqu’un peut me suggérer une station assez haute, avec des noires MAIS AUSSI avec des vertes, et amie des enfants, je lui vouerai une reconnaissance éternelle !
 

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